Le débat de Missélé eba’a: Des commentaires inutiles…

Au moment où de nombreux chefs d’Etat, en meilleure santé apparente, paieraient des fortunes pour être reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron, Ali Bongo, le président du Gabon, a visiblement pu jouir de cette opportunité avec en bandoulière un accueil chaleureux et fraternel que lui a réservé le président français.

Depuis octobre 2019, le monde entier sait que le président du Gabon a été frappé par un AVC. Et cette maladie qui n’est pas étrangère dans toutes les familles gabonaises peut entraîner des conséquences handicapantes sur le plan physique. C’est le cas pour le Chef de l’État. Les gabonais n’auront malheureusement plus le Ali Bongo d’avant l’accident vasculaire cérébral.

Aussi, aucune personne réfléchie ne devrait jouée aux vieilles vierges effarouchées lorsqu’elle constatera que la démarche du président de la République a changé ou toutes les fois où il pourrait perdre l’équilibre. Telle sera désormais sa nouvelle condition. Par conséquent, entendre dire par ci ou par là que le Gabon aurait été humilié parce que le chef de l’État aurait perdu l’équilibre est tout simplement stupide et ridicule.

Et dire que l’histoire est suffisamment éloquente. Quelques jours avant de prendre ses fonctions à l’Élysée, il a été découvert à François Mitterrand un cancer. Cela n’a nullement suscité plus de commentaires au nom du respect de la dignité humaine et de la République. La maladie rongeant le président français, plusieurs années après, lors d’un voyage en Corée du sud, le dynamique opposant à De Gaulle s’était écroulé.

En quoi la France qui savait que son président de la République n’aura plus jamais la forme d’antan fut humiliée? Visiblement, l’anti Bongo primaire tend à émietter la raison de certains et c’est vraiment dommage.

Or, ce qu’il y a d’humiliant pour le Gabon c’est de voir le pays se transformer en poubelles géantes avec la bénédiction d’un gouvernement incompétent. Ce qui est humiliant c’est de constater que la déclaration de politique générale d’Edith Cresson du Gabon n’était qu’un ramassis de vue de l’esprit. Quid de la transgabonaise finalement raillée à juste titre par le député Davin Akouré?

Ce qui est humiliant c’est d’assister à la mort de l’école au Gabon. On exclut des élèves de certains établissements pour des faits divers, certes regrettables, quand le même temps on garde Vinent Massassa au gouvernement alors que c’est son premier ministre qui a officiellement vendu la mèche.

Ce qui est humiliant c’est la cherté de la vie dans notre pays qui a pourtant tout pour permettre aux populations de vivre dignement, surtout si on s’en tient aux indices des organisations internationales agréées. Ce qu’il y a d’humiliant c’est de voir les retraités être maltraités alors qu’ils ont dignement servi l’État.

Ce qui est humiliant c’est qu’on exclut, pour des raisons fallacieuses et politiciennes, certains organes de presse de la campagne de lutte contre le Covid-19 et on s’étonne de la réticence légitime des populations. Le couronnement de ce fiasco est symbolisé par les justifications boiteuses données sur la gestion financière du COPIL, l’instauration dans le pays d’un climat de tension voire d’instabilité latent liée au refus catégoriquement du vaccin pourtant indispensable.

Ne pas être choqué par ces tares de gestion est juste désespérant. Donc les commentaires inutiles sont tout simplement à proscrire afin d’éviter la construction d’un état d’esprit mauvais ou belliqueux dans le pays. On voit tous qu’Ali Bongo annoncé mort ne l’est pas. Le chef de l’État proclamé inapte ne l’est pas. Le président de la République dit incapable a, cette fois ci encore, une occasion de démontrer qu’il peut mieux gouverner. Toutefois une chose reste certaine, ce n’est pas avec le gouvernement d’Édith Cresson du Gabon qu’il y parviendra. Bien au contraire, c’est l’exil qui se dessine.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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