Le Bitcoin : avec ou sans, il faut désormais faire avec la cryptomonnaie.

La plus célèbre des cryptomonnaies n’en finit pas de faire parler d’elle et ne laisse personne indifférent. Mis en ligne en février 2009 par un ou plusieurs informaticiens, le très controversé Bitcoin est une monnaie immatérielle internationale autorégulée.

Créé comme un moyen de paiement, il est devenu un placement spéculatif. Contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, Bitcoin n’est pas juste un outil de spéculation financière, mais bel et bien un moyen d’échange de valeur. De fait, Bitcoin est de plus en plus utilisé comme une monnaie. Dans la vraie vie, des dizaines de milliers de commerces acceptent déjà Bitcoin. Le Bitcoin fera peut-être partie de nos vies quotidiennes dans un avenir proche. Pour être honnête, on n’en sait rien. Son caractère non régulé et ses fortes fluctuations doivent néanmoins inciter à la prudence.

Aussi, le Bitcoin présente un stock limité de 21 millions d’unités qui devrait être presque intégralement produit en 2033, ce qui limite le risque d’inflation. Ce stock est progressivement « miné », c’est-à-dire généré par les internautes qui utilisent pour ce faire un logiciel complexe. Début 2021, un peu plus de 18 millions de Bitcoins étaient déjà en circulation. Le rythme de production de la monnaie est, toutefois, divisé par deux tous les quatre ans : la mise en circulation de nouveaux Bitcoins est donc de plus en plus lente. On estime désormais que le dernier Bitcoin sera miné aux alentours de 2140.

Par ailleurs, le Bitcoin peut faciliter les échanges, par exemple dans les pays contrôlant les capitaux, avec le risque qu’il finance des activités criminelles. Nouveau, volatil, pas toujours bien compris, échappant aux organismes de contrôle traditionnels, le Bitcoin présente des risques spécifiques et importants. De plus, cette « monnaie » a la particularité de n’être liée à aucune banque centrale, d’échapper au contrôle des États et des banques, et de n’avoir ni attache, ni référence, ni valeur fondamentale. Cela en fait un outil idéal pour les spéculateurs car cette « monnaie virtuelle » est sujette à une grande volatilité. Sans banque, sans autorité monétaire, le Bitcoin ne laisse aucune trace et serait donc susceptible d’être utilisé à des fins de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Le Bitcoin, grâce à l’anonymat qu’il confère, est d’ailleurs utilisé sur des sites commerciaux qui proposent parfois d’acheter des biens illicites.

Que l’Etat clarifie le cadre dans lequel il est possible de vendre et d’acheter des Bitcoins. La normalisation de cet instrument financier passera par sa domestication, et la réglementation jouera un grand rôle dans ce processus. De plus, l’interdiction des cryptomonnaies pourrait aussi permettre à l’Etat de reprendre le contrôle sur le marché financier du Gabon.

Paul Essonne

Journaliste

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