Le basculement à 9 chiffre: Une opération de migration du plan national de numérotation visiblement paradoxale

La campagne de communication lancée par les maisons de téléphonie mobile il y a un mois était-elle vraiment nécessaire? Cela faisait près d’un mois que les abonnés des maisons de téléphonie mobile recevaient un message standard leur demandant de se mettre à jour sur leurs différents numéros ayant encore 8 chiffres jusqu’au 6 avril dernier, date buttoir  pour le basculement  à 9 chiffres.

 En effet, rappelons que l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) a récemment convoqué les responsables des maisons de téléphonies mobiles Airtel Gabon et Moov Africa Gabon télécom afin de  relancer le projet de développement de Services Universels des communications électroniques de la deuxième phase de couverture  radio dans 200 villages du Gabon, dépourvus de services téléphoniques et de l’internet. Un programme très louable dont l’initiative revient au Président de la transition.

 Toutefois, il est évident que bon nombre de citoyens ne se sont pas bousculés pour cette énième opération qui ne nécessitait pas l’action de la clientèle lorsqu’on sait que toutes les maisons de téléphonie mobile ont une base de données pour leurs clientèles respectives. Car depuis leurs bases de données le basculement de 8 à 9 chiffres dont l’opération avait été amorcé en 2019, devrait être effectif sans pour autant mettre une quelconque pression  aux consommateurs.

 Un citoyen résident dans une zone assez reculée de sa capitale provinciale pourrait penser qu’il lui faudrait dépenser de l’argent pour le transport afin de se rendre dans une agence de téléphonie mobile pour y effectuer l’opération de basculement. Avec l’information selon laquelle les populations qui n’auraient pas  respecté la consigne verraient leurs lignes interrompues, a mis une certaine pression et inquiétudes dans les esprits des consommateurs dont les chiffres étaient encore à 8 chiffres. L’annulation de ces lignes causerait  des inconvénients. D’une part, les maisons de téléphonie mobile pourraient perdre des clients et voir leur chiffre d’affaires régresser.  Et des populations gabonaises s’occuperaient de leurs proches et  du reste du monde car n’ayant plus accès aux réseaux mobiles, d’autre part. Cette opération qui vise au ravitaillement  des zones dites blanches en réseaux téléphonique et internet sera-t-elle pas à la fois un frein pour  les lignes téléphoniques déjà attribuées? Un véritable paradoxe. Il serait judicieux que ces maisons de téléphonie mobile avec l’aide de l’ARCEP  revoient leurs  procédés.

Paul Essonne

Journaliste

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