« L’avis d’un compatriote : La différence » dixit Eugène Revangue.

L’actualité politique nous entraîne à une dispersion de nos énergies pour trouver des solutions compliquées à un problème apparemment simple. Des déclarations multiples, des audios en passant par les vidéos, les critiques sur la prétendue plateforme de l’opposition, sur la personne de Bertrand ZIBI ABEGHE- qui serait au service du pouvoir en place – , la volonté de mettre Jean Ping à l’écart, etc.. on se lance des pierres de partout en évitant de blesser l’ennemi commun. Ce que je vais écrire c’est du “déjà entendu “. Mais une sagesse africaine dit que “l’homme est comme une torche indigène, il faut l’attiser souvent pour éclairer de mieux en mieux”. Surtout lorsqu’il s’agit de l’éveil des consciences.

Nous sommes différents les uns et les autres. Cela ne nous empêche pas de vivre en harmonie dans ce pays que nous partageons ensemble. Nous sommes tous victimes des mêmes maux, nous subissons toutes les affres de la mal gouvernance.

La lutte que nous menons encore à ce jour est dans la continuité des événements qui ont conduit à la Conférence nationale de mars/avril 1990 : le besoin d’alternance au pouvoir dans une démocratie stable. Après ces assises, nous avons cru à notre entrée dans une ère nouvelle. Malheureusement des pesanteurs de toutes sortes n’ont pas permis d’enregistrer une avancée significative. Des sacrifices en vies humaines après chaque élection présidentielle sont restés le lot quotidien de notre peuple.

Nous luttons contre un système qui ne sera vaincu que par l’union de tous, y compris les brebis galeuses, si l’on peut désigner en ces termes les “yoyos,. spécialistes des aller-retour entre la prétendue majorité et l’opposition. Le système Bongo-PDG est défini comme une secte dont les adhésions volontaires sont rares. Il faut y être coopté parce que vous semblez contenir des prédispositions au service du clan ou, pour nuire à un parent proche qu’on veut déstabiliser. Vous pouvez y être admis aussi pour bénéficier d’une protection, suite à un détournement conséquent de deniers publics ou encore, lorsque vous êtes à la recherche d’un emploi plus rémunérateur.

C’est donc un système complexe avec comme principe de base “diviser pour mieux régner “, héritage de la période coloniale, le tout soutenu par une corruption verticale et transversale, avec des connexions à l’Extérieur. L’élite actuelle aux affaires est née dans ce carcan. Elle n’a pas connu autre chose et s’enferme dans un égocentrisme sans égal. Ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas constituée de Gabonais! Parmi eux, il y’a des esprits compétents qui pourront mieux servir le pays s’ils étaient placés dans un contexte différent.

Au lieu de disperser nos efforts et nous entretuer, évitons de nous engager dans une voie sans issue. La création d’une nouvelle plateforme en doublure de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) se justifierait-elle ? Déjà, Bertrand ZIBI ABEGHE, que son courage, en 2016, a hissé au rang honorable d’homme public,  ne se reconnaît pas dans cette structure. Est-ce que cela lui vaut d’être toujours confiné dans un passé peu glorieux ? Je dis NON ! Il a souffert de longues années en prison pour défendre le droit et la liberté, il ne mérite pas d’être traité comme d’aucuns le font dans des audios véhiculés par les réseaux sociaux.

Par ailleurs, comment comprendre que Jean Ping, président élu en 2016, devienne le spectre des anciens ministres, comme lui, tous au service de Bongo-Père ! Tracer des parallèles entre le fils d’Omar Bongo et lui me parait trop simpliste et une amalgame de mauvais goût. En ce qui me concerne, qu’on le veuille ou non, Jean Ping demeure la solution incontournable pour une transition apaisée. Une diplomatie éclairée ne reste pas sans traces.

Il a été adoubé par le peuple Gabonais dans son ensemble. Une anecdote qui circule laisse entendre qu’en pays pygmée, à Mimongo, dans la Ngounié, ce peuple avait porté son choix sur Jean Ping en disant “cet homme qui a partagé avec nous le repas et qui a des yeux bridés comme nous, nous voterons pour lui”. La magie du contact. Il a fait le tour du Gabon profond pour apprécier les conditions de vie lamentables de ses compatriotes avant d’être promu, par la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), candidat consensuel à l’élection présidentielle du 27 août 2016.

Contrairement aux autres prétendants à ce fauteuil  Jean Ping n’a pas sollicité la France politique pour l’adouber, ni négocié avec l’adversaire pour le partage du gâteau : il est resté constant auprès de son peuple. Il n’a pas choisi l’exil qui lui aurait procuré toutes les attentions bienveillantes des faiseurs de rois en Afrique. Il demande seulement au président de la République française – qui a confisqué le fauteuil présidentiel pour son protégé- de le lui rendre. C’est également ce que le Parlement Européen, par ses Résolutions, recommande à M. Macron.

Il est donc plus facile de s’abstenir d’une mascarade d’élection de trop, avec les mêmes acteurs depuis plus de 30 ans, éviter de nouvelles pertes en vies humaines, transférer au déficit incommensurable des infrastructures, les fortes dotations que la loi des Finances 2023 a affectées, à cette élection et au contentieux qui en résulterait. C’est en unissant toutes nos forces autour de la CNR que nous réussirons ensemble à libérer notre pays. Toute autre aventure sera à l’avantage de ceux qui veulent le statu quo.

Eugène Revangue dit le Villageois

Paul Essonne

Journaliste

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