L’on a pu observer depuis quelque temps sur la Toile que les événements qui ponctuent notre Uhem Mesut étaient de moins en moins impensés, des impensés, que l’on regardait trop souvent avec quelque indifférence, quelque oubli de soi, quelque dédain…
Or, se déprendre de soi, c’est le commencement de l’errance. De sorte que,, plutôt que de se consacrer à l’exercice de l’Autodéfnition et de l’auto-redescription de soi, l’on s’abandonne à l’impertinence de la négligence, à la démission d’une des tâches les plus urgentes de la pensée et de la recherche, en l’occurrence la régulation de la vigilance critique et la réévaluation autocréatrice de soi, par quoi se renouvelle la fécondité interprétative, méthodologique, et paradigmatique.
La date du 7 février qui est celle du décès du Neb des Nebou Cheikh Anta Diop, constitue l’un des plus importants moments de cette historiographie ou de ce Calendrier scientifique de notre Uhem Mesut. Même si la documentation et l’argumentation postées à cet effet restent encore inégales, disproportionnées.
L’essentiel étant d’activer la vigilance critique, d’affiner la Tradition de la pensée, de la lecture, de la recherche. Car il s’agit de désoublier et non d’oublier, de réflexion et d’indifférence de soi, de conscience aigüe de nos propres héritages et de notre patrimoine scientifique, intellectuel et spirituel aujourd’hui dévoyé, et abîmé par des milliers d’années de falsification, de réification des contrevérités, et par un appareil idéologique éducatif, universitaire et politique qui veille sur ce travail de destruction et de travestissement de la vérité de l’histoire du Continent africain;
Certes la pensée n’y est-elle pas toujours mise à l’honneur comme on l’aurait souhaité, (partage massif de l’iconologie, des éléments publicitaires, de la documentation de seconde main, sans vraiment en contrôler les sources, la fiabilité, l’actualité et l’Axiologie parfois négrophobe et africanophobe ou antikamite).. Le plus important est de commencer à produire des textes d’analyses, des lectures, des réceptions de thèses, d’ouvrages, de colloques et de Dictionnaires et autres Fascicules pour étayer et étoffer soi-même les sources historiographiques, le protocole de la démonstration, la scientificité, l’historicité, les matériaux, les documents et autres corpus postés sur la Toile….
La question est d’ampleur : Veiller scrupuleusement à la fiabilité, à l’historicité, à la scientificité de tout ce qui circule sur les Réseaux sociaux, plus encore au sujet de Kama et de son histoire, sa géostratégie, sa polémologie, ses descriptions de soi. Et à réfuter méthodiquement toutes les contrevérités, les faussetés, tous les propos tendancieux, réactionnaires, REDUCTEURS et mensongers, et s’employer, par cela même, à produire soi-même des écrits et des textes qui corrigeraient cette tendance intentionnelle à l’Aliénation et à la Servitude philosophique et heuristique des sources, des arguments, des démonstrations et des résultats. C’est en cela que j’invite les milliers de chercheurs, de Mastérisants, de doctorants, de docteurs, d’Habilitatifs et d’Habilités autant que d’Enseignants-chercheurs et de professeurs à élaborer eux-mêmes des textes et des documents contrôlés, pédagogiques, démonstratifs et rigoureusement argumentés. à l’aune de nos paradigmes départis du dogmatisme, et de toutes sortes d’idées reçues, de paralogismes, d’approximations, d’incertitudes, avec des connaissances pour le moins indécises… Encore un petit effort. Nous y sommes presque. Notre réactivité est actée, notre fréquentation de l’information scientifique, même encore timide, lui emboîte le pas avec bonheur, reste un travail de dialogue autour des textes, un travail d’information patiente, supplémentaire, par la fréquentation des spécialistes, des plus éminents d’entre eux. Travail aussi d’évaluation et de relecture permanentes des publications, des œuvres, des textes, des articles postés, des recherches universitaires dans les différents champs de savoirs. D’ici là, naîtra la Communauté alerte, avisée, intellectuelle, universitaire et savante de la Toile…Gardienne des héritages, de la mémoire, des historiographies, des traditions herméneutiques, en évitant par-dessus tout ce que le grand sémiologue doublé d’un Hem Netjer a appelé la sur-interprétation, pire, la més-interprétation. Il s’agit d’entrer au cœur des textes, et non dans leur périphérie, leur dehors, le dedans du texte commande la lenteur de la lecture, la patience des énoncés, des théories, des doctrines.
Nous devons être des Shemsu, gardiens du vrai, mais d’abord nos propres Gardiens, gardiens de nos destins, de notre devenir et de notre présent encore en lambeaux…
Doctement-vôtre.
Le Shemsu Maât Grégoire Biyogo, Neb du Per Ankh Uhem Mesut…
