Le marché africain des centres de données connaît une croissance remarquable, avec une progression annuelle moyenne estimée à 11,79 % jusqu’en 2030, selon une étude de Research and Markets. Bien que le continent ne représente actuellement qu’environ 1 % de la capacité mondiale de data centers, cette tendance est en pleine évolution. L’amélioration progressive des infrastructures numériques, les exigences croissantes en matière de souveraineté des données et le développement de technologies telles que l’intelligence artificielle (IA) et l’Internet des objets (IoT) favorisent un afflux constant d’investissements.
En 2024, la taille du marché des data centers en Afrique est évaluée à 3,49 milliards de dollars, soit environ 2038 milliards de FCFA. Cette valeur pourrait quasiment doubler pour atteindre 6,81 milliards de dollars (3978 milliards FCFA) en 2030. Sur la même période, la capacité des centres de données en activité devrait passer de 400 mégawatts à 1,3 gigawatt, un bond qui traduit à la fois une demande croissante et des efforts de structuration du secteur à l’échelle continentale.
Les gouvernements et les acteurs privés multiplient les initiatives pour soutenir cette dynamique. Le Maroc, par exemple, a lancé en septembre 2024 la stratégie « Digital Morocco 2030 », avec un investissement de 1,1 milliard de dollars destiné à renforcer ses infrastructures numériques. Parallèlement, des géants technologiques tels qu’Equinix, Microsoft ou encore Amazon développent activement leurs réseaux de data centers sur le continent.
La connectivité constitue un autre levier essentiel de cette expansion. Grâce à la mise en service de nouveaux câbles sous-marins à fibre optique, plusieurs pays renforcent la qualité de leur réseau. La Namibie, notamment, s’est connectée en août 2024 au câble Equiano de Google, contribuant à améliorer la vitesse et la fiabilité de l’Internet dans la région. À cela s’ajoutent des cadres réglementaires plus stricts, à l’image de la loi sud-africaine POPIA, qui impose le stockage local des données sensibles et stimule la construction de nouvelles infrastructures.
Le Gabon s’inscrit dans cette dynamique avec la construction de son Data Center National, dont la première pierre a été posée le 27 mars. Réalisé par le groupe ivoirien PORTEO S.A. en partenariat avec l’entreprise américaine Cybastion, ce projet vise à renforcer la souveraineté numérique du pays. Il s’inscrit dans le programme « Digital Fast Track », qui prévoit également la formation de plus de 1000 jeunes Gabonais. L’ensemble de ces initiatives positionne progressivement l’Afrique comme un acteur stratégique dans l’économie numérique mondiale.