« La société civile gabonaise serait-elle devenue un acteur politique ? » par Petit-Lambert Ovono.

En jetant un coup d’œil dans les listes des personnes nommées depuis l’arrivée des Forces de Défense et de Sécurité au pouvoir, plusieurs responsables des ONG ont été promus à des fonctions politiques.

La première impression que cela donne est que ces responsables des ONG gabonaises ne se sont battues que pour accéder aux postes politiques et que pour de l’argent.

Cela interroge ensuite sur les réelles motivations de la société civile gabonaise, car les motivations d’une véritable société civile ne sont généralement pas politiques au sens de chercher à accéder à des fonctions politiques. La société civile est plutôt un acteur non étatique qui doit agir en dehors des institutions politiques pour promouvoir des causes et défendre des intérêts spécifiques. Elle exerce généralement une influence politique en plaidant pour des réformes, en mobilisant l’opinion publique, en proposant des politiques alternatives, en surveillant les actions des gouvernements.

Mais l’objectif principal de la société civile est de représenter les intérêts et les préoccupations de la population et d’agir en faveur du bien public.
Au regard des nominations de certains leaders de la société civile qui font la course aux nominations politiques, on peut sincèrement se poser la question de savoir si cela n’augure pas d’un plan de décapitation de la société civile gabonaise et finalement d’une stratégie de recomposition politique concoctée par les dirigeants politiques gabonais ?
Enfin, peut-on encore se réclamer de la société civile alors qu’on occupe une fonction politique? Ce mélange de genres n’est-il pas de nature à brouiller les pistes de la restauration des institutions ?

Gageons que la concertation nationale fera la lumière entre les acteurs politiques et ceux de la société civile.

Débattons sans passion.

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