La restauration de la société civile Gabonaise: Une nécessité

Il faut dire d’entrée de jeu que la société civile gabonaise qui faisait le plus de bruit au Gabon, est celle qui s’est volontairement politisée au travers de ses sorties intempestives et de ses dénonciations contre le pouvoir déchu Bongo-PDG.

Aussi, à la lecture du choix des nominations fait par le CTRI, certains membres  de cette société civile ont à juste titre, bénéficié de cette reconnaissance en guise de récompense.
La diversité de la société civile a été prise en compte. Les associations s’occupant du secteur forêt et environnement ont été  les premières a être récompensées avec Nicaise Moulombi et Marc Ona, Marcel Libama, Fridolin Mve Messa pour les syndicats de l’éducation nationale et Jean Rémy Yama pour celui de l’enseignement supérieur. Les religieux n’ont pas été oublié avec le pasteur Nguema Allogo et ses confrères. Geoffroy Foumboulou, Justine Lekogho et Aminata Ondo avec le contrôle Citoyen sont bien à leur place. Georges Mpaga et Bruno Ngoussi, plus volubiles et plus médiatisés, sont plus difficiles à classer,  car qualifiés de fourre-tout.

 

Tantôt religieux, tantôt politiques, tantôt défenseurs communautaires, mais brillant surtout à travers des revendications politiques, mais avec des réelles ambitions politiques.
Deux associations importantes prises en compte ont été celle de la promotion de la femme, et celle qui se bat contre « les crimes de sang qualifiés de rituels ».

 

Si le choix du CTRI s’est porté sur ces collègues, les autres n’ont pourtant pas démérité, et comme dit l’expression, à chacun son tour chez le coiffeur.
Seulement, nous appuyant sur sa définition originelle, la société civile est un terme qui fait référence aux individus et aux organisations non gouvernementales (ONG) qui ne font pas partie du gouvernement ou de l’armée. Elle englobe un large éventail de groupes et d’individus, y compris les citoyens, les associations, les syndicats, les organisations non gouvernementales, les groupes communautaires et les organisations des droits de l’homme.

En acceptant leurs nominations dans les assemblées politiques, gouvernement, assemblée nationale et sénat transitoires qui sont des institutions politiques, la société civile gabonaise s’est éloignée de sa définition première et ouvre le débat sur sa réforme, s’inscrivant de fait dans l’objectif du CTRI à savoir, la restauration des institutions.

Considérée comme un pilier important de la démocratie et du développement, elle participe à la vie politique, économique et sociale de la Nation, et sert de relais entre les citoyens et le gouvernement.

Le débat qu’ouvre la société civile politique va être houleux, car si dans certains cas, des groupes ou des coalitions de la société civile peuvent se regrouper pour défendre des intérêts communs ou pour s’opposer à des politiques gouvernementales, en mobilisant des ressources et des acteurs divers, aucune de ces coalitions ne doit se revendiquer et se prévaloir publiquement société civile nationale;  c’est une usurpation de titre, une violation des principes.

Ceux qui entretiennent un tel langage ne sont pas naïfs, ils envoient en réalité un message à l’opinion, ils affichent leurs ambitions politiques et veulent se servir de toute la société civile pour assouvir leurs ambitions personnelles.

Avoir des ambitions politiques est légitime, mais se servir des associations de la société civile est une tricherie.

En vue d’éviter cela, la nouvelle constitution devrait réaffirmer les droits et les rôles des institutions; donc celui de la société civile gabonaise.

La Restauration de la société civile gabonaise est à cet égard Indispensable.
Affaire à suivre.

PETIT-LAMBERT OVONO
ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES .
PRÉSIDENT DE SOGEVAL

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