La prolifération des « vraies fausses » et « fausses » cartes grises: un danger pour le Gabon.

La diffusion de fausses cartes grises est une pratique très répandue de nos jours. Pourtant l’Etat a créé en 2008 une coordination dans le domaine des transports (transport terrestre, transport aérien, transport maritime) qui consistait à regrouper au sein d’une structure, l’ensemble des entreprises, des prestataires qui font dans la sécurité. Ce travail a même permis des innovations en matière de mise en place de documents de transport, de réglementation, avec le ministère de tutelle. La Coordination des entreprises du secteur sécurité dans les transports (CEST) a donc toujours accompagné les autorités administratives du domaine terrestre.

Cependant, depuis quelques temps, la CEST a fait un certain nombre de constats dans le domaine des transports terrestres liés aux questions impactant sur la sécurité des usagers de la route. Il ne s’agit plus seulement d’une question de sécurité routière mais il y a un impact sur la sécurité nationale. A ce rythme-là, il sera difficile pour le Gabon de réussir à maitriser ces phénomènes d’où aujourd’hui le Secrétaire Permanent de la CEST, Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene ne peut rester silencieux. Ce dernier déclare que : « certains membres de la CEST notamment les centres de contrôle technique sont en proie à une recrudescence de la diffusion  ou de la mise en circulation de fausses cartes grises, de vraies fausses cartes grises. Je dis bien fausses cartes grises d’une part et des vraies fausses cartes grises d’autre part. »

« Les fausses cartes grises, c’est quoi ? C’est évidemment une carte grise qui n’est pas éditée par les autorités compétentes. Dans la fausse carte grise vous avez un détail fondamental : c’est le décret au-dessus datant de 2009. Cette année-là aucun décret n’a été pris dans le domaine des immatriculations en République Gabonaise. Par contre, le décret qui a été pris datant de 2007 figure sur les vraies cartes grises. Deuxièmement, il y a le cachet qui est différent de celui apposé sur l’original. 3e détail, il y a toujours une erreur d’orthographe sur la carte grise avant l’immatriculation, sur la fausse carte grise « précedant » s’écrit avec a, sur la vraie « précédent » s’écrit avec e. Ensuite quand vous mettez l’original et le faux cote à cote, on se rend compte qu’il y a un problème de police (ce n’est ni la même police, ni la même machine qui édite), même après 100 impressions de la vraie carte grise, la police ne change pas, les caractères sont les mêmes. Mais si l’on met 100 fausses cartes grises cote à cote on aura toujours des défaillances » précise Monsieur Zue Meye.

Vraie carte grise

Le Secrétaire Permanent du CEST déclare que « Tous les jours, des centres de contrôle technique font face à ce problème de fausses cartes grises. Ensuite, il y aussi l’épine des vraies fausses cartes dont certains édités à Libreville et d’autres à Port Gentil. »

D’un point de vue pénal et criminogène, la manipulation de cartes grises est toujours liée à d’autres délits, normalement exécutés séparément mais dans un seul but.

Paul Essonne

Journaliste

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