Il serait absurde de se limiter au simple récit de la mort d’Hervé Mombo Kinga, cela diminuerait son héritage émotionnel et intellectuel et surtout, son humanité. En revanche, le deuil est un geste de guérison. Et pour ses proches, liés par des contacts personnels ou une identité commune, il s’agit d’un processus difficile qui met en lumière le coût humain de la libération.
Il est devenu indispensable que le public prenne conscience des risques que prenait Hervé Mombo Kinga qui informait sans jamais compter son temps sur des thèmes aussi dérangeants et tabous. Oui, clairement, il risquait sa vie et ce n’est pas être complotiste que de le rappeler. Il est donc impératif que le public s’informe de plus en plus mais qu’il n’avale pas juste passivement et de façon égoïste une connaissance. Il était particulièrement attaché à la défense des dissidents qui avaient le courage de s’opposer aux gouvernements répressifs, les soutenant avec créativité et énergie. Toute personne qui bénéficie d’informations importantes a un devoir éthique et citoyen d’en parler le plus largement tout autour d’elle, peu importe le « quand dira-t-on social » qui ne mérite plus la moindre place dans l’état d’urgence sanitaire et politique dans lequel se trouve le Gabon. Malheureusement, les gens sont devenus intolérants, égoïstes, que la peur les a envahi. Sinon, comment comprendre l’immobilisme, l’indolence et l’indifférence de Jean Ping ou même d’Alexandre Barro Chambrier ? D’ailleurs, Armel Ferryse Ndjegou Mickala, président de l’association des jeunes commerçants gabonais du marché Mont-Bouët
Parler de ce que l’on aura appris et le faire le plus largement contribuera inévitablement à plus de sécurité et d’efficacité concrète pour tous: plus de victimes potentielles seront susceptibles d’être informées à temps et d’autre part, l’activité et la responsabilité communicationnelle seront mieux réparties sur un plus grand nombre d’émetteurs-transmetteurs des informations.