Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition : Encore et toujours d’actualité.

La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est célébrée le 23 août de chaque année. Elle vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples.

Pendant le 18ème siècle, les régimes impérialistes dirigés par les puissances coloniales d’Europe ont eu recours à cette pratique cruelle qui a réduits des peuples d’Afrique et d’Asie à l’état d’esclaves. Ces êtres humains ont été achetés vendus et transportés vers les colonies d’Haïti, des Caraïbes et d’autres régions du monde. C’est l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes. Rappelons que c’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti et République Dominicaine) l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.

Ainsi, le Danemark est le premier pays européen à abolir la traite des Noirs en 1792, suivi de près par l’Angleterre en 1807 et les Etats-Unis en 1808, la France suivra beaucoup plus tard en 1848. Au congrès de Vienne en 1814, la Grande-Bretagne use de son influence pour inciter d’autres puissances étrangères à imiter cette politique. Cependant, l´abolition de l’esclavage dictée par l´Angleterre n’est en rien philosophique. Il est pragmatique : la Révolution industrielle est passée par là. L’esclavage n´est plus économiquement rentable.

L’abolition de l’esclavage est une longue lutte qui se termine théoriquement en 1980, quand le dernier pays esclavagiste (la Mauritanie) met officiellement fin à ce fléau. Mais d’autres formes d´esclavage apparaissent aujourd´hui (travail forcé, travail des enfants, prostitutions, etc). Aujourd’hui, on estime que 40,3 millions de personnes dans le monde sont victimes d’esclavage et de trafic d’êtres humains. Pourtant, le commerce des esclaves a façonné le visage de nombreuses sociétés modernes, transformant de manière irréversible le destin des nations ainsi que leurs économies, cultures et identités.

Cette journée internationale va au-delà des simples répercussions de la traite négrière, en ce qu’elle nous invite à apprécier également la richesse des expressions culturelles que les gens d’origine africaine ont produit dans l’adversité à travers les arts, la culture, la pensée politique et le renforcement des connaissances. Elle est une invitation à s’inspirer de la capacité humaine à apporter des changements positifs en combattant l’injustice incarnée par de graves violations des droits de l’Homme et la limitation des libertés.

Obone Flore

Journaliste

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