Invasion de l’Ukraine : De la tyrannie à la dictature, il n’y a qu’un pas.

Sur le papier, la Russie de Vladimir Poutine a tout du régime autoritaire et autocratique : assassinats des opposants politiques, fraude électorale massive, longévité du président, répression des manifestations, climat de menace pour les journalistes. Pourtant, sur le terrain, la popularité de Poutine est réelle et rendrait jaloux beaucoup de dirigeants européens.

Doté des pleins pouvoirs sur les décisions politiques et économiques de la Russie, dirigeant incontesté et célébré par son peuple lors des évènements officiels, Vladimir Poutine est l’archétype du dictateur. Utilisant massivement la propagande pour garder le soutien de son peuple (et ce par un embrigadement dès l’école), arrêtant tous les potentiels opposants au régime, il a réussi à garder une complète mainmise sur son pays. Tous les éléments qui constituent une dictature sont réunis. Son invasion de l’Ukraine a pu être menée à bien grâce à la fois à la bienveillance de son allié chinois, le protégeant de trop lourdes sanctions votées au Conseil de Sécurité de l’ONU, mais également grâce à une diplomatie alternant les menaces verbales et l’apaisement diplomatique. Cette stratégie a rendu les Occidentaux très hésitants voire frileux quant à envisager une attaque contre la Russie, ce qui a permis à Poutine d’envahir l’Ukraine en toute impunité. Or, aujourd’hui, force est de constater qu’il demeure de nombreux pays en dictature dont l’existence perdure.

Aussi, depuis 1963, plus de 22 présidents Africains ont été assassinés par les occidentaux pendant qu’ils étaient encore au pouvoir. Pour leur amour patriotique, ils gênaient l’Occident. Sans compter d’autres grandes personnalités tuées et sans compter les conséquences de ces assassinats sur la situation d’instabilité de toutes les régions du continent, des millions de morts, la pauvreté chronique. La plupart de ces présidents ont été trahis par leurs frères de sang africains. Qui de Poutine ou des dirigeants africains font usage d’un gouvernement personnel et autoritaire, combiné avec les structures d’une société industrielle, face à la mentalité démocratique du monde libre d’aujourd’hui ? Qui oscillent entre tyrannie et dictature ? Car, la tyrannie est une forme corrompue de la monarchie. La dictature peut être en revanche un moyen de restaurer l’autorité. Ce moyen doit être temporaire. La dictature peut donc être admissible temporairement, non la tyrannie. Le jour que l’africain apprendra à aimer son frère, c’est le jour que la guerre finira sur cette terre.

Ces régimes s’appuient très souvent à la fois sur une élite disposant des pouvoirs à la fois politique et économique, mais également sur le soutien d’une ethnie, généralement celle du président au pouvoir. En échange de ce soutien, le président au pouvoir essaye de satisfaire les besoins matériels et de richesses de cette ethnie.

Paul Essonne

Journaliste

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