Gabon/Littérature/Interview : Les confidences de Serge Kevin BIYOGHE.

Auteur d’une trentaine d’ouvrages, critique de cinéma et de littérature, l’écrivain par vocation Serge Kevin Biyoghe est passé par la case journalisme. En effet, la porosité entre les deux corps de métier est totale et lui permet de faire entendre son avis. La rédaction de 7joursinfo vous retranscrit l’intégralité de son interview accordée au blog littéraire ‘’Biscotte littéraire’’. Il y prend la parole et nous dévoile ses secrets d’écrivain.

BL : Bonjour Monsieur. Nous sommes heureux de vous recevoir sur Biscottes Littéraires. Nos lecteurs sont curieux de vous connaître. Vous voudrez bien vous présenter, s’il vous plaît !

SB : Bonjour à vous. C’est avec plaisir que je m’adonne à cet exercice de l’interview dans les colonnes du média Biscottes Littéraires.

En effet, je suis un journaliste et écrivain gabonais, né le 20 mars 1979 à Libreville, capitale du Gabon. Par ailleurs, je suis Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l’UDEG (Union Des Ecrivains Gabonais), le rédacteur en chef du média en ligne 7joursinfo.com, le rédacteur en chef du journal L’Information du Mois, le directeur de publication du média en ligne Gaboninfoslive. De plus, je suis le Secrétaire général du Cercle des Patrons de la Presse Privée en Ligne (CPPPL) au Gabon, je suis membre du bureau directeur du Festival international du livre gabonais et des arts (FILIGA).

Comme faits d’armes : j’ai été président du groupe monitoring des médias du Gabon en partenariat avec l’UNESCO, secrétaire général du comité d’organisation de la cérémonie Les Meilleurs de l’année, membre du comité d’organisation de la journée mondiale de la liberté de la presse au Gabon. Sans oublier ma participation à la Journée du Manuscrit Francophone en France.

BL : Comment expliquez-vous votre passion pour les lettres ? Autrement dit, quel est le socle de votre engouement pour la littérature ?

SB : Ma passion des lettres date de mes années au lycée Djoué Dabany à Libreville grace à la perspicacité de mon professeur de français de l’époque en classe de sixième aujourd’hui décédé, M. Sy. Mais avant, il y a eu ma soif de lecture tous azimuts à l’école primaire.

BL : Pourquoi êtes-vous venu à l’écriture ? Qu’est-ce qui fut le déclic ?

SB : Je viens à l’écriture par l’entremise d’un autre professeur de français en classe de quatrième toujours au lycée Djoué Dabany. Ce dernier nous avait fait lire le roman « Les frasques d’Ebinto » d’Amadou Koné. C’est là que j’ai eu le déclic. La manière dont cette histoire à rebondissement était racontée m’a ouvert la voie.

BL : Voyez-vous en la littérature un vecteur de développement pour l’Afrique ?

SB : Evidemment que la littérature est un vecteur de développement pour l’Afrique. Il revient aux auteurs comme aux lecteurs de prendre conscience des potentialités du continent. Nous sommes responsables de notre avenir.

BL : Vous êtes un écrivain prolifique. Vous vous essayez à tous les genres littéraires. « Souvenir de mon premier festival » est votre première parution. Quel est le postulat d’écriture de ce livre ?

SB : « Souvenir de mon premier festival » est un livre autobiographique tiré de mon expérience de la 29e édition du Festival International du film d’Amiens. J’y raconte mon quotidien en immersion durant dix jours de l’ouverture jusqu’à la clôture du Festival lors de la remise des prix, un peu comme un journal de bord. A travers ce livre, j’ai voulu transmettre mon amour et ma passion du cinéma, en un mot du 7ème art. Car, le cinéma est un art majeur susceptible de bouger les lignes dans nos sociétés qui en ont besoin. J’ai voulu démontré l’impact sociétal du Festival d’Amiens et par là du cinéma dans le domaine culturel et le quotidien des gens. J’ai donc utilisé une approche à la fois de critique de film et de cinéphile.

BL : Vous êtes auteur de maints livres. Mais ce sont les essais et les biographies qui prédominent dans le lot. Doit-on comprendre que sont-ce là vos domaines de prédilection en littérature ?

SB : Exactement. Avec plus de dix ans d’expérience dans le métier de journaliste, c’est un peu normal. En tant que journaliste, j’exprime dans mes ouvrages un engagement à la fois politique, social, humaniste, existentiel, vital. Mes livres se prêtent bien à la réflexion philosophique, mais aussi à d’autres domaines : historique, scientifique, politique, social, économique.

A travers ce livre, j’explore de nombreuses idées et réflexions à travers des arguments et des analyses propres au journaliste que je suis. Mon choix est purement délibéré et neutre. Je me fais fort d’exprimer mes opinions sans jugement subjectif, en fonction des informations qui sont à ma disposition.

Ma perception  suggère plutôt l’optimisme et la détermination de faire bouger les lignes afin d’apporter une nouvelle dynamique pour le développement du pays.

BL : La plupart de vos livres sont édités hors de l’Afrique. Pourquoi cette préférence pour l’ailleurs? Reprochez-vous quelque chose aux maisons d’édition africaines ?

SB : Il n’y a rien de tout ça. Les éditeurs africains publient de bons livres. Mon choix de l’étranger est l’accessibilité (aucunes dépenses sur le processus de publication) et la diversité des éditeurs (avec plus de chance d’être publié).

BL : D’autres écrivains vous inspirent-ils dans votre projet d’écriture littéraire ? Si oui, qui sont-ils et que préférez-vous chez chacun d’eux ?

SB : Je n’ai pas à proprement parler de style littéraire. En fait, je puise mon inspiration de mon expérience professionnelle de journaliste, à travers le visionnage de films, tous genres confondus, tout comme dans la lecture de livres, journaux et revues spécialisées.

BL : Pensez-vous que les jeunes d’aujourd’hui ne lisent plus, ou pas assez ?

SB : Globalement, ils ne lisent plus. On peut compter sur les doigts de la main, ceux qui lisent les livres du début jusqu’à la fin. C’est dommage !

BL : Votre regard sur la littérature gabonaise de ces dix dernières années ?

SB : En tant que membre de l’Union des écrivains gabonais (UDEG), la littérature gabonaise a pris son essor avec une multitude d’auteurs qui abordent divers types de thématiques comme le quotidien des Gabonais. La preuve avec l’affluence du Festival international du livre gabonais et des arts (FILIGA), qui a enregistré près d’une centaine d’auteurs gabonais.

BL : Que proposez-vous pour une meilleure visibilité de la littérature africaine sur l’échiquier mondial ?

SB : Il faut multiplier la création de salons et autres festivals littéraires dédiés à la littérature africaine. Plus de communication autour des auteurs africains.

BL : Quelques conseils à l’endroit des jeunes qui désirent s’essayer à l’écriture ?

SB : Il faut assumer sa prise de parole, dire les choses et créer son propre sens afin de  le proposer au lecteur.

Il faut profiter pleinement de sa liberté d’expression en traitant tous les sujets du banal au crucial, de la bagatelle à l’essentiel.

BL : Deux ou trois livres lus, que vous trouvez intéressants, et que vous pourriez conseiller aux jeunes lecteurs ?

SB : Le premier livre c’est bien entendu « Les frasques d’Ebinto » d’Amadou Koné, le second c’est « Le Cid » de Pierre Corneille, il y en a un troisième « Le pagne noir » de Bernard Dadié.

BL : Comment peut-on se procurer vos livres ?

SB : Mes livres sont disponibles sur commande dans les différentes plateformes AMAZON, FNAC, CHAPITRE, DECITRE, CULTURA, RAKUTEN, FRANCE LOISIRS et dans les librairies traditionnelles du monde.

BL : Etes-vous sensible à la critique littéraire ? Quel accueil le public réserve-t-il généralement à vos livres ?

SB : Effectivement, la critique littéraire me tient à cœur. Et globalement mes livres sont appréciés du public.

BL : Votre mot de la fin

SB : Je recommande aux lecteurs d’acheter mes livres, de se les approprier et d’apporter de nouvelles résolutions dans la société. A tous, je leur souhaite une bonne lecture.

Paul Essonne

Journaliste

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