Industrie du pétrole : L’accaparement de Marcel Abeké, et le laxisme du ministre de l’industrie décrié

C’est la levée de boucliers auprès des organisations patronales du secteur des petites et moyennes entreprises et partenaires du secteur de l’industrie qui ne digèrent pas les actions d’accaparement et unilatéralistes des  entreprises par le ministère du pétrole sur les activités et les missions dévolues au département de l’industrie.

Il s’agit d’une contestation en réaction aux récents événements du site pétrolier de Perenco, à travers l’explosion qui a coûté la vie à quatre  compatriotes, de la promulgation du nouveau décret portant réorganisation de la direction générale des d’hydrocarbures et de l’exploitation unilatérale des rebuts ferreux, par le ministère en charge du pétrole.

S’il est vrai que le secteur de l’exploitation du pétrole est sous la tutelle du ministre Marcel Abéké, et que la gestion du flux financier et des contrats lui incombe, il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’activité d’exploitation pétrolière est également un secteur qui interagit avec d’autres départements ministériels qui ont constitutionnellement une influence et un impact sur le développement des activités pétrolières en République Gabonaise.

La situation actuelle qui suscite la réaction et le mécontentement des organisations patronales est le fait de la domination que Marcel Abéké, imprime depuis son arrivée sur les missions des autres départements qui ont une influence sur le développement des activités des sociétés pétrolières, en faisant de ce secteur un département qui dénie aux autres leur impact sur le pétrole en créant  ainsi une forme de territoire protégé et barricadé contre les influences extérieures.

De ce fait, il serait inacceptable pour les nationaux qui jusqu’ici ont nourri l’espoir de pouvoir développer leurs activités sectorielles, après plusieurs années dans le  secteur pétrolier subitement devenues une zone de non droits pour les autres ministères.

Selon certaines indiscrétions il apparaît que sur la question de la gestion jugée unilatéraliste des rebuts ferreux ferreux des sites pétroliers par le ministère du pétrole, une entente pourrait être trouvée entre le ministère du pétrole, le ministère de l’industrie et les PME regroupées au sein de confédérations générales des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI). Mais la promulgation du décret N°0123/PR/MP du 21 mars 2024, portant réorganisation de la direction générale des d’hydrocarbures pourrait ternir les relations le ministère du pétrole et les organisations patronales des PME qui travaillent depuis plusieurs années avec le ministère de l’industrie. Les entrepreneurs membres de ces organisations patronales ne comprennent pas qu’est ce qui justifie cette boulimie de la direction générale des hydrocarbures (DGH) à vouloir s’accaparer des missions qui ne sont pas les siennes et vider la direction générale de l’industrie et de la compétitivité de ses activités.  » Comment expliquer que les administrations continue  à faire signer au Président de la République des textes à palabres.

Nous avions pensé que ce genre de pratiques allait prendre fin avec l’avènement d’un nouveau régime. Mais force est de constater que les mauvaises habitudes ont la vie dure. D’abord quand on parcourt ce texte, il est scandaleux de constater qu’il confisque les missions des autres départements et se barricade contre toutes les influences, faisant ainsi de la DGH, une supra-administration hyper chargée.

La DGH à elle seule devient à la fois un ministère de l’environnement, un ministère de l’emploi, un ministère du commerce, un ministère de l’industrie, un ministère des impôts, un ministère de l’économie qui gère les questions de concurrence. L’alinéa 2 de l’article deux indique que la DGH, est désormais en charge de l’industrie des hydrocarbures, donc c’est un ministère de l’industrie à part et entier. A l’article 18 de ce décret, la DGH, relève qu’elle veille à l’application de la réglementation en matière de protection de l’environnement dans les activités d’hydrocarbures avec les autres administrations compétentes. Curieusement à l’article 29, la DGH gère seule les activités d’agrément et de certification des sociétés d’étalonnage des appareils et mesures de comptage des hydroxydes sans associer les autres départements compétents, notamment l’AGANOR. Les mêmes dispositions se retrouvent à l’article 38. Là encore la DGH, parle de veiller seul à la qualité des produits pétroliers et gaziers. En parlant de qualité de produits, on peut entendre par qualité des produits finis, donc transformés. Il s’agit là des missions dévolues à la direction générale de l’industrie et de la compétitivité. Mais curieusement, le contenu ne fait pas mention de collaboration avec les autres administrations compétentes. C’est à croire que la DGH a plus de considération pour le département de l’environnement que celui de l’industrie.

Nous pouvons ainsi constater que cet accaparement des missions du département de l’industrie concerne les articles 22, 25, 29, 30, 31 , 33, 38, 39, 40 et 43, à savoir 10 articles du décret N° 0123/PR/MP qui doit être rediscuté. Plus surprenant encore dans cette affaire, c’est le laxisme et l’indifférence affichés par le ministre de l’industrie face à cette opération d’accaparement des missions des administrations sous sa tutelle. Une attitude  qui aura inévitablement des conséquences sur certaines PME partenaires du département de l’industrie. Il est pensable que nous soyons à l’heure de la restauration et que l’entente et la cohésion ne prévalent pas dans l’élaboration des textes. Tout cela est en violation des articles 1er et 2ème de la Charte de la transition. »

Paul Essonne

Journaliste

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