C’est la période de saison sèche à Lambaréné dans la province du Moyen-Ogooué comme partout ailleurs au Gabon. Là-bas, il faut se lever tôt pour pouvoir croiser l’arrivé des jeunes pêcheurs qui capturent toutes les nuits les poissons des eaux de l’Ogooué dans cette ville.
En effet, l’une des rares traditions commerciales ayant perduré sous sa forme ancienne jusqu’à nos jours : la vente du poisson à deux mètres du bord.
Pour le consommateur, c’est, d’une part, une garantie de provenance et de fraîcheur sans égale, un avantage tarifaire certain, et d’une autre, la satisfaction et même le plaisir de pouvoir établir un lien direct avec le pêcheur ou sa famille et de prendre parfois conscience de la précarité de la ressource et du mérite professionnel de ceux qui doivent affronter les éléments pour vivre.
L’idéal est évidemment de les acheter à la pierre du quai, au moment où les pêcheurs reviennent de la marée, pour les préparer le jour même. Un bel instant de culture et de gastronomie normande.
On estime tout de même qu’aujourd’hui plusieurs centaines de carpes et des «sans nom » (type de poisson) peuplent les rives de Lambaréné, ce qui est encourageant pour l’avenir. D’autant plus que l’intérêt est écologique, mais comme toujours également économique, patrimonial et touristique.