Gabon : Quand les caravanes médicales se substituent aux hôpitaux.

Depuis 2009, des caravanes médicales sont organisées à Libreville et dans l’arrière-pays sous le haut patronage d’Ali Bongo Ondimba ou encore moins de la fondation de la première dame Sylvia Bongo Ondimba (FSBO). C’est une façon détournée de tuer les hôpitaux  qui manquent de plateaux techniques et de médicaments. Que dire du personnel médical de plus en plus vieillissant, on parle d’un déficit de 20000 dans tout le Gabon. Dommage ! Visiblement, les dirigeants n’ont qu’un seul but, celui de se maintenir au pouvoir surtout en cette année d’élections générales.

L’organisation des caravanes médicales à y voir de près se substitue aux rôles régaliens des structures sanitaires existant au Gabon. Malgré leur réhabilitation, réaménagement et extasions, les hôpitaux manquent cruellement de tout, notamment de médecins capables de faire des consultations les week-ends à l’exemple du centre de santé de Nzeng-Ayong où parfois le personnel médical recommande aux usagers de se rendre dans une autre structure de santé la plus proche. Que dire du centre de santé de Ntoum, où en cas d’accident ou d’accouchement on est contraint de se rendre à la pharmacie se procurer les médicaments et le matériel indispensables pour une prise en charge optimale ? Que dire de ceux qui trouvent la mort dans ces mouroirs où pourtant on est censé retrouver la santé ?

Ces défaillances et ces manquements, sont parait-il à l’origine de l’organisation des caravanes médicales. Les autorités médicales profitant de l’occasion pour faire louer leur propre matériel et écouler les médicaments en leur possession chez elles ou dans leurs cliniques. C’est tout simplement de l’escroquerie ! Sinon, comment comprendre que l’on sort du matériel parfois de dernière génération et que l’on distribue des médicaments gratuitement, alors que dans les structures sanitaires on est obligé de dépenser de l’argent. Un trompe-l’œil, un peu comme ça se fait au niveau de l’immobilier, où des hauts cadres possédant des bâtiments R+7 les font louer à l’Etat. Mais au moment du paiement l’argent rentre dans leurs poches, et l’Etat devient locataire par la volonté de l’un de ses fils qui a décidé de s’enrichir impunément sans être inquiété tant qu’il maîtrise les arcanes du pouvoir.

Plus que jamais, il est temps pour les dirigeants gabonais de mettre un terme à cette politique de domination envers le peuple. Stop à ces caravanes médicales !

Paul Essonne

Journaliste

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