Au cours d’un point presse le mardi 8 novembre 2022, la Procureure de la République près le tribunal de première instance d’Oyem, Perrine ADA OBIANG a fait une déclaration pour éclairer l’opinion publique dont voici la teneure.
» Dans la nuit du 12 au 13 octobre 2022, au quartier Essangui dans la ville de Bitam, circonscription judiciaire du tribunal de première instance d’Oyem, un incendie était déclaré aux environs de 3 heures du matin. A la suite de cela, un corps sans vie était retrouvé dans l’une des chambres de la maison, et la victime était identifiée en la personne de la jeune MBAZOGO-MEGNE Dallas, mineure âgée de 16 ans.
Sitôt informés, les Officiers de police judiciaire (OPJ) de la brigade de gendarmerie centre de Bitam saisissaient la Procureure de la République, laquelle diligentait aussitôt une enquête contre personne inconnue. Enquête faite, compte tenu des différents indices recueillis par les OPJ, les soupçons étaient portés sur le petit ami de la victime : à savoir le nommé OLLOMO NGOU Lee Joël, né le 03 septembre 2000 à Bitam, fils de NGOU NKIZOGO Salomon et de MAKITA Anastasie, Gabonais, de langue Fang-Nzébi, élève en classe de 1 ère S au Lycée évangélique Edzang Nkulu de Bitam, célibataire sans enfant, domicilié au quartier dit MVEZE, se disant jamais condamné.
En effet, de l’enquête, il ressortait que le nommé Joël était la dernière personne à avoir rencontré la victime et que celle-ci venait de mettre un terme à leur relation amoureuse. Par ailleurs, lors de la perquisition au domicile de ce dernier, un journal intime, où il notait ses agissements, était retrouvé à l’intérieur duquel il avait écrit que « Dallas et Clarence allaient le payer avant le 14 octobre 2022 ».
Par ailleurs, lors de la perquisition, divers ouvrages étaient tout aussi retrouvés dans sa chambre. Lesquels étaient intitulés : « Le jeune homme et la mort » ; « Un meurtre est-il facile ? » ; « L’assassin habite au 21 » ; « Le Mystère de la chambre Jaune ». Des ouvrages qui abordaient comment divers crimes étaient commis par des assassins dits « intelligents ».
Interpellé et interrogé en enquête préliminaire et devant le Procureur de la République lors de son déferrement, le mis en cause OLLOMO NGOU Lee Joël inculpé des faits d’assassinat et d’incendie volontaire – crimes prévus et punis par les articles 223, 223-1, 223-4 et 330 du Code pénal – reconnaissait les faits à lui reprochés. Il déclarait, en effet, que Dallas et lui entretenaient une relation amoureuse platonique depuis près de 03 ans.
Qu’un jour, cette dernière lui apprenait qu’elle avait un autre petit ami du nom de Clarence, lui demandant d’accepter cette situation. Ce qu’il fit, dans la mesure où elle lui promettait qu’elle ne devait pas avoir de relations sexuelles avec celle-ci et qu’elle se donnerait à lui après avoir obtenu son baccalauréat. Cependant, en début du mois d’octobre, par le biais de la petite sœur de Dallas, le mis en cause apprenait que son rival Clarence était arrivé un soir et s’était enfermé dans la chambre avec sa dulcinée.
Ill soupçonnait ainsi sa petite amie de ne pas tenir à sa promesse. Un jour, alors qu’il se rendait chez Dallas, il la trouvait au salon assise sur le canapé en train de s’amouracher avec Clarence. Ensuite, cette dernière organisait une réunion entre elle, Clarence et lui, au cours de laquelle elle décidait de mettre un terme à leur relation et choisissait Clarence comme unique petit ami.
Ensuite, se rapprochant de lui en aparté, Dallas lui déclarait qu’elle n’aimait que lui et qu’elle avait choisi Clarence parce qu’il était fragile. Que, toutefois, elle consentait à continuer leur relation. Mais cela, en secret. Ce qu’il acceptait. Quelques jours plus tard, à savoir dans la journée du 12 octobre 2022, jour de la commission des faits, aux alentours de 17 heures, le nommé OLLOMO NGOU Lee Joël se rendait au domicile de Dallas et ne la trouvait pas. Repassant à 23 heures, il la trouvait en compagnie de sa petite sœur OKOME ELLA Elsa.
Ils se rendaient tous à l’intérieur de la maison pour manger. Après avoir mangé, ils prenaient une douche ensemble, en amoureux, puis se rendaient dans la chambre. Y étant, la victime et lui commençaient à discuter et ils abordaient le sujet de sa relation avec Clarence. Dallas déclarait à OLLOMO que c’est lui qu’elle aimait et que, pour le lui prouver, elle consentait à avoir de rapports sexuels avec lui.
Que cependant, pendant qu’il la pénétrait, il constatait qu’elle n’était plus vierge. Il l’interrogeait alors sur le fait et lui avouait qu’elle avait déjà eu des rapports sexuels avec Clarence son rival. C’est à partir de cette révélation que, fou de rage, et envahi par la haine, il se jetait sur elle et commençait à l’étrangler avec une main. Mais, cette dernière se débattait, le renversait et montait sur lui, tentant d’échapper à son emprise.
Le nommé OLLOMO NGOU Lee Joël se mettait alors à serrer son cou encore plus de ses deux mains, en vue de l’étrangler ce, pendant 2 à 3 minutes, avant de la relâcher. Constatant qu’elle était toujours en vie, il se saisissait d’une serviette, la mettait autour du cou de la victime, et entreprenait de l’étrangler à nouveau avec cette dernière, suivi d’une prise du sommeil autour de son cou qu’il lui faisait.
Il se rendait ensuite à la cuisine, se saisissait d’une boîte d’allumettes et de deux couteaux de cuisine. De retour dans la chambre, il coupait la corde du ventilateur et lui attachait les mains par l’arrière alors qu’elle était allongée sur le ventre. Ensuite, il lui plantait un couteau dans la nuque, derrière le cou à deux reprises, au même endroit, pour s’assurer de ce qu’elle serait morte.
L’inculpé déclarait en outre, qu’il voulait la tuer parce qu’elle l’avait trahi. Continuant ses aveux, l’inculpé alléguait que, constatant qu’elle ne bougeait plus, il entreprenait de maquiller son acte en accident. Il prenait des vêtements qui étaient dans le placard de la chambre de la victime, et les plaçaient à côté de son corps inerte sur le lit. Il allumait ensuite un feu avec les allumettes qu’il avait prises à la cuisine. Après cela, il s’enfuyait, sortait de la maison, laissant à côté du lit, un des couteaux de cuisine et jetant l’autre non loin du lieu de la commission de son forfait.
Arrivé à son domicile, il enlevait les vêtements qu’il portait, et les dissimulaient dans un tas de boue devant sa chambre. Pour ce qui est du blouson et le pantalon dans un hangar au couloir. Il expliquait qu’il avait séparé les habits afin d’éviter qu’ils ne soient retrouvés.
Le lendemain, au matin, OLLOMO NGOU Lee Joël se rendait aux cours et y était interpellé par les Officiers de police judiciaire de la brigade de gendarmerie centre de Bitam. A la suite des aveux de l’inculpé, ce dernier consentait à être renvoyé directement en jugement suivant la procédure de crime flagrant. Il était ainsi mis à la disposition du Parquet général près la Cour d’appel judiciaire d’Oyem, pour la suite de la procédure.
Mesdames et messieurs, c’est ici le moment d’adresser à nouveau nos vives condoléances à la famille de la victime. Qu’elle sache que justice sera faite quant au crime odieux qui a causé la disparition de leur enfant. C’est aussi le moment de féliciter les Officiers de police judiciaire de la brigade de gendarmerie centre de Bitam, qui ont travaillés sans relâche, jour et nuit, dès qu’ils se sont saisis de l’enquête, et qui n’ont ménagé aucun effort pour aboutir à la manifestation de la vérité, poussant ainsi, grâce aux indices recueillis, le mis en cause à avouer son forfait.
C’est aussi le moment de s’insurger contre la hausse de la délinquance dans la province du Woleu-Ntem, notamment dans la tranche d’âges des enfants âgés de 16 à 25 ans. Et, de rappeler aux parents la responsabilité qui est la leur, quant au suivi de leurs enfants, tant sur le plan scolaire, que personnel. Par conséquent, le Ministère Public informe les populations du Woleu-Ntem, de la mise en place de diverses actions tant préventives que coercitives, visant à lutter contre la hausse de la délinquance, notamment celle relative aux violences.
À ce propos, commençant par les actions préventives, une tournée dans les différents établissements scolaires secondaires se fera dans les jours qui suivent, afin d’expliquer aux élèves les infractions relatives aux violences et les peines qui en découlent, ainsi que les infractions commises en milieu scolaire tel que prévu par les dispositions du Code pénal.
S’agissant des actions coercitives, la loi sera strictement appliquée dans sa rigueur, pour mettre hors d’état de nuire les éventuels auteurs de crimes et délits. Comme nous avons coutume de le dire : Force reste et restera à la loi et nous ne ménagerons aucun effort pour endiguer le phénomène de la violence qui mine notre société.
Le Ministère public par ma voix vous remercie ! » A-t-elle déclaré.