Proclamée en novembre 1999 par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le département des sciences du langage (DSL) de l’université Omar Bongo (UOB) va célébrer les langues nationales du Gabon le 21 février prochain à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle. Un concours d’art oratoire en Inzébi est prévu.
Par le thème « Introduction des langues maternelles dans le système éducatif gabonais : pour un bilinguisme additif de l’apprenant gabonais », ce département de la première université du pays incite les autorités en charge de l’éducation et de la culture à promouvoir les langues nationales du Gabon à travers les cours dispensés dans les établissements.
Il encourage, par ailleurs, les parents à davantage utiliser ces mêmes langues lorsqu’ils s’adressent à leurs enfants pour qu’ils deviennent des locuteurs réguliers et aguerris, capables à leur tour de transmettre ce patrimoine.
Cette année, le DSL met un accent particulier sur la langue Inzébi (Nzébi) par un concours oratoire. Bien que disparates, ce type d’initiatives mettant en valeur l’art oratoire et la richesse de ce patrimoine immatériel gabonais prend un peu plus d’ampleur.
L’union de ces efforts peut aboutir à la traduction de la Concorde et autres textes dans certaines langues afin que les ruraux accèdent davantage à cet hymne national.
Avec des traducteurs, la presse audiovisuelle a un rôle à jouer. Au lieu de se cantonner à l’usage du français, de l’anglais dans une moindre mesure, et de la diffusion des communiqués et messages de sensibilisation en langue du terroir pour des campagnes de vaccination et des scrutins, elle peut aider à la sauvegarde des langues en diversifiant son offre par des journaux en Fang, Adouma, Punu, Akélé, Téké et autres.
Selon l’Unesco, plus de 43 % des quelque 6 700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition. Cette journée célébrée dans le monde est donc l’opportunité de s’interroger sur le véritable apport des langues nationales à la progression de l’éducation multilingue et de mettre en œuvre des stratégies de développement d’un enseignement et d’un apprentissage de qualité pour tous sans omettre le potentiel de la technologie.