Gabon : « les extrémistes Talibans du Haut-Ogooué : un danger pour l’unité nationale » affirme Marcel Libama.

Il est inacceptable que des gens aux comportements extrémistes, ceux que j’appelle les « extrémistes Talibans » du Haut-Ogooué, se soient organisés pour intimider et violenter la délégation de Barro Chambrier. Il est également inacceptable que ces mêmes extrémistes se soient organisés pour aller brûler la maison de LEMBOUMBA, qu’ils semblent bizarrement accuser de sympathie avec ceux qu’ils appellent des « invités indésirables ». En quoi des Gabonais accueillant d’autres Gabonais dans le pays qu’ils partagent tous doit être vu comme de la traîtrise ? Traîtrise envers qui ? Contre qui ?

Qui a décidé que la province du Haut-Ogooué n’appartient plus au Gabon pour que des Gabonais visitant cette province y soient accueillis plus mal que les étrangers, plus mal même encore que les Congolais qu’on laisse passer la frontière tous les jours, parfois en leur déroulant le tapis rouge.

Je le répète, traiter d’autres Gabonais visitant une province de leur pays d’« invités indésirables », puis violenter ces mêmes Gabonais, est inacceptable, tout comme est inacceptable le règne de la terreur et la prise en otage que ces « extrémistes Talibans » veulent perpétuer avec impunité dans notre province, en faisant croire que notre province est monolithique et que, dans cette province, tout le monde soutien le régime en place.

Rien n’est plus faux.

Il ne faut surtout pas croire aux chiffres électoraux fabriqués que le régime vous a concoctés lors de l’élection présidentielle de 2016, où ils ont frauduleusement déclaré que 99,93% des Altogovéens avaient voté, et que parmi ces 99,93%, 95,46% avaient voté pour Ali Bongo.

Je crois qu’il faut plutôt inverser ces chiffres en disant que parmi les Altogovéens qui ont voté en 2016, seuls 5% ont voté pour Ali Bongo dans un contexte d’abstention record que le régime a voulu maquiller en inventant un taux de participation de presque 100% qu’on ne voit que dans les régimes staliniens.

Je crois, chers compatriotes, chers peuples de Masuku, que le moment est venu pour nous de crever l’abcès des illusions et mythomanies que les Talibans extrémistes du Haut-Ogooué, c’est-à-dire ce qui défendent leurs privilèges et prétendent soutenir le chef de l’Etat, veulent perpétuer à propos de notre province. Quand après un tel scandale les commanditaires gardent leurs postes, nous devons en conclure que les plus hautes autorités elles-mêmes sont complices. Qui ne dit rien consent.

Le plan de tout ce monde est évident : Ils veulent, à l’approche des élections de 2023, provoquer la méfiance et la haine des autres Gabonais envers leurs frères et sœurs du Haut-Ogooué. Ce plan veut mener à une situation où les Gabonais des autres provinces pointeraient du doigt les gens du Haut-Ogooué, ce qui va faire que, à leur tour, les gens du Haut-Ogooué se sentent obligés de se recroqueviller dans le repli identitaire que les Bongo veulent et ont toujours voulu susciter parmi eux pour diviser les Gabonais. Ainsi, il leur serait plus facile de faire croire aux gens du Haut-Ogooué que les autres Gabonais ne les aiment pas, donc ils doivent soutenir les Bongo et s’assurer que le pouvoir n’échappe jamais aux Altogovéens car si ce pouvoir leur échappe, les autres Gabonais vont les transformer en esclaves et les brimer.

Mais nous les Altogvéens, nous ne tomberons plus dans ce piège du repli identitaire pour des Bongo qui n’ont rien fait, alors là absolument rien du tout, pour notre province. Nous n’allons pas sacrifier l’unité nationale et l’avenir du Gabon pour perpétuer les lubies d’une seule famille, d’un seul clan qui, pendant 54 ans, a été totalement incapable de répondre aux besoins minimalistes de tous les Gabonais, ne parlons même pas de leur propre province où ils n’ont rien foutu du tout, et où ceux qui ne veulent pas soutenir la république au village et leur régime sont soumis à l’Apartheid, aux brimades et au terrorisme, comme on vient de le voir avec l’incendie criminel du domicile de LEMBOUMBA par les sbires

Le Haut-Ogooué n’a jamais rien tiré du fait que deux présidents soient natifs de cette province. En réalité, le Haut-Ogooué connaît des niveaux de pauvreté et de misère similaires à toutes les autres provinces, voire même pires puisque chez nous il y a non seulement le chômage, la misère et la pauvreté, mais aussi la pollution que les multinationales versent chaque jour dans nos forêts et nos rivières, avec comme résultat des maladies chroniques dues, par exemple, à la radioactivité de l’uranium exploité dans cette province, mais dont les natifs n’ont jamais bénéficié.

Savez-vous, par exemple, que sur le plan médical, le scanner le plus proche de Franceville se trouve, non pas au Gabon, mais à Oyo au Congo ? Et là, nous parlons d’une province que le régime présent douteusement comme la deuxième province la plus peuplée du Gabon avec plus de 300.000 habitants, mais pas un seul scanner dans cette province pour diagnostiquer les cancers que cause la pollution des multinationales.

COMILOG c’est la vache à lait du moribond groupe français ERAMET dont les autres filiales dans le monde entier, notamment en Nouvelle-Calédonie, sont déficitaires. COMILOG est donc une filiale riche, immensément riche ! Alors, que fait-elle des masses d’argent qu’elle engrange grâce au manganèse de Moanda ? Rien. Ce qui est sûr, c’est que la ville de Moanda n’en bénéficie aucunement. Que di diiiiiiii !!!!!!

J’ai la faiblesse de penser que si COMILOG était implanté dans le Grand Nord que je connais bien, les élus et les populations n’allaient pas laisser COMILOG exploiter leur terre sans véritables retombées pour la province. Alors, pourquoi nous, dans le Haut-Ogooué, on se laisse faire ? Je ne sais pas qui nous a mangé le cerveau dans le Haut-Ogooué pour nous laisser fermer les yeux sur l’inacceptable.

Trop c’est trop !!!

Voilà le vrai bilan de COMILOG et autres compagnies minières. Où sont les écoles, où sont les routes, où sont les hôpitaux, où est le développement que toutes ces richesses dont regorge notre province auraient dû nous apporter ?

Rien, zéro.

Voilà l’état de la province, chers compatriotes.

Mais tout ce que nos salafistes et Talibans pédégistes extrémistes du Haut-Ogooué savent faire, au lieu de penser à développer la province, c’est brûler les maisons de leurs compatriotes et violenter les Gabonais qui visitent notre province. Est-ce pour que ceux qui viennent nous rendre visite ne voient pas la vérité qui blesse, cette vérité qui montre clairement que le régime en place n’a rien fait, non plus, pour la province du Haut-Ogooué, une province dont on pourrait même plaindre le sort en tant que province dans laquelle plusieurs multinationales se sont investies, sans résultat aucun pour les natifs de cette province.

Est-ce que c’est le fait de brûler les maisons des autres ou de chasser les autres Gabonais de notre province qui va nous amener le développement ? J’en doute. Si le régime en place n’a rien pu faire pour notre province en 54 ans de pouvoir sans partage, si le régime en place n’a rien pu faire c’est pas là où le pays est endetté pour plusieurs génération qu’ils vont faire quelque chose de bon pour le village

Non, chers compatriotes, l’unité nationale du Gabon est plus que jamais en danger. Il faut y mettre un terme, il faut se ressaisir, il faut que les peuples de Masuku se ressaisissent pour dire une bonne fois pour toutes, publiquement, que nous n’accepterons plus ces comportements barbares, que nous n’accepterons plus l’Apartheid qui sévit actuellement à Franceville où une minorité accapare tout, ne laissant que les miettes, et les moustiques et les rats, aux autres. Nous n’accepterons plus que quand d’autres Gabonais viennent dans notre province, on les traite en notre nom d’invités indésirables, que quand d’autres Gabonais viennent chez nous, on sème la terreur en brûlant les maisons de ceux qui les accueillent dans la droite ligne de nos traditions d’hospitalité. Dans le Haut-Ogooué, nous sommes des peuples hospitaliers, pas des barbares.

Chers compatriotes, ce qui se passe dans la province est très grave. Nous devons nous poser la question suivante : Si on est capable de brûler en toute impunité la maison d’un notable aussi influent que notre grand frère LEMBOUMBA, que feront les Altogovéens lambda qui, eux, n’ont rien pour les protéger de la barbarie des bongoïstes ?

Non, chers compatriotes, n’acceptons pas la loi de la mafia, la loi de l’omerta, la loi du silence, la loi de la terreur, la loi du silence complice ou passif, parce qu’on aurait peur des représailles et de la terreur qu’une petite minorité d’extrémistes veut semer pour faire de notre province une chasse gardée personnelle et familiale d’un clan, une province où l’on peut tuer en toute impunité, brûler en toute impunité, brimer en toute impunité.

Cela doit cesser. Nous ne voulons plus de martyrs dans notre province. Il y en a déjà trop eu. Souvenez-vous de ces noms : Ndouna Depenaud, le capitaine Mandza Ngokouta Alexandra, le colonel Djoué Dabani, le colonel Layigui, le Général Ossiali, Antoine Ayatsu, Alexis Ndouna et tant d’autres connus ou inconnus qui sont tombés sous les brimades, les assassinats et la terreur semée contre les ressortissants de notre province.

Cela ne peut plus continuer. L’illusion et la mythomanie selon lesquelles les Altogovéens sont mieux lotis que les autres Gabonais doit cesser. L’illusion et la mythomanie selon lesquelles les Altogovéens sont tous des bongoïstes doit cesser. L’illusion et la mythomanie selon lesquelles les Altogovéens votent tous pour le PDG et les Bongo doit cessé.

Moi, personnellement, je ne veux plus voir notre province se constituer en paria des autres provinces du Gabon, je ne veux plus voir notre province accaparée par une seule famille, un seul clan, comme si le Haut-Ogooué était en sécession des autres provinces, étant au Gabon sans vraiment être au Gabon, avec comme résultat que les autres Gabonais nous perçoivent comme complices de ce qui se passe tant au Haut-Ogooué que dans le reste du Gabon, alors que ce que le régime en place est en train de faire, c’est nous amener progressivement vers le danger de la division, le danger de la guerre civile, le danger de la désintégration de l’unité nationale qui se doit de rester le ciment de notre République…

Marcel Libama, syndicaliste

Paul Essonne

Journaliste

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