Aujourd’hui la tête de l’éléphant vaut autant que celle de l’homme au Gabon. Mais pourtant en zone rurale, il est considéré comme un envahisseur nuisible, suite aux dévastations souvent constatées.
Aussi, cette situation n’est que la résultante de la concurrence pour l’acquisition de l’espace et des ressources. L’homme ayant largement empiété sur des territoires préalablement occupé par l’animal appelé aussi à s’alimenter. Rappelons que l’exposé des experts, venus de Libreville, a permis de mettre en lumière la notion de cohabitation depuis des générations entre les populations et les éléphants.
En effet, la forte présence décriée des pachydermes ces dernières années, aux environs des villages, est due principalement aux déséquilibres des changements climatiques à l’origine de la faible fructification dans l’habitat des gros frugivores; à l’exploitation forestière anarchique qui perturbe le milieu naturel, l’abattage des arbres fruitiers réduisant les sources d’alimentation; aux débardages forestiers permettant aux bandes organisées des braconniers d’atteindre des zones retranchées, auparavant inaccessibles; à l’augmentation probable de la population d’éléphants fuyant des régions où l’espèce est menacée par le trafic d’ivoires.
Pour la petite histoire, chez les éléphants ce sont les mâles dominants qui maîtrisent les corridors, la hiérarchie du troupeau, le schéma des mouvements, les périodes des fruits et des zones d’alimentation. Toutes ces données sont intégrées dans leurs mémoires. Du coup, lorsqu’un gros porteur est tué, pour ses défenses prisées dans le commerce émergent de l’ivoire, c’est la désorientation jusqu’à atteindre les espaces cultivés et autres habitations des hommes. Parce que les jeunes pachydermes assurent prématurément la relève du patriarche abattu, conduisant les autres éléphants n’importe comment et n’importe où. Faute de cette cartographie ou de boussole dans leurs faibles mémoires, pour mieux guider la suite vers les sites habituels.
