La diplomatie a ses codes que seuls les initiés maîtrisent. En répondant, avec arrogance et suffisance, au pouvoir français à travers un de ses médias, la partie gabonaise impliquée dans le dossier des frères Laccruche Alihanga vient d’accentuer la tension entre Libreville et Paris.
Face à cette situation, le commun des mortels dont l’observateur avisé ne peut que se poser une seule question: sur qui et sur quoi comptent nos collégiens du bord de mer quand on sait le rôle que la France a joué et continue de jouer dans la préservation du pouvoir en place au Gabon?
Aussi, de quelle souveraineté ou de quelle ingérence nous parle l’infographe du palais aux complexes multiples dans son bavardage de la petite semaine? Lui qui est pourtant binational comme les frères Laccruche Alihanga, il gagnerait à se réapproprier les paroles de la Marseillaise qui ne sont pas de vains mots pour les patriotes français. De plus, se serait à son avantage de revisiter le sens de certaines notions politiques ou de décortiquer l’histoire électorale vraie du Gabon pour savoir qu’à la loi du plus fort, la cinquième puissance mondiale les broiera comme du vieux bois séché.
Le groupe de travail de l’ONU n’est pas un organe de la France. Et pourtant, dans le cadre de l’affaire Brice Laccruche Alihanga, il a donné une conclusion qui nécessite un peu plus de sagesse, côté gabonais. Toutes ces démarches visent à éviter des conflits qui pourraient mal finir pour cette gazelle imprudente et arrogante décidée à affronter une meute de lions affamés et énervés.
Autant les frères Laccruche Alihanga sont ces gazelles fragiles devant le pouvoir gabonais, autant les fauves français dont ils appartiennent à la tribu n’accepteront pas cette séquestration jugée arbitraire et injustifiée. A la loi du plus fort, il est certain que nos collégiens laisseront plus que leur plumage. Laurent Gbagbo, Mouammar Kadhafi, Jean Ping et bien d’autres grands en savent quelque chose.
Du simple statut de prisonniers gabonais, les frères Laccruche Alihanga sont en train de passer au statut d’otages français. Pour qui connait la férocité et la détermination avec laquelle la France a souvent arraché ses enfants aux mains des ennemis, nul doute que cette partie finira mal pour certains. Ce d’autant plus que la défiance malienne suicidaire pourrait bien trouver son épilogue dans la gestion du cas Gabon. Tout ceci dans l’unique objectif d’éviter aux aventuriers de s’investir dans la « moutonnisation des comportements », ce concept si cher à l’activiste altogovéen Marcel Libama.
En publiant un tel article, débordant d’arrogance et de suffisance, dans un média qui est reconnu comme étant le bras armé du palais, son responsable ou son commanditaire vient de donner un élément supplémentaire fondamental au juge français chargé de l’affaire des frères Laccruche Alihanga. Et dire que parfois le silence est d’or.
Comme le dirait François Mitterrand » nous entrons dans une phase où le recours à la force est légitime. Maintenant, nul doute que la force, la dignité, l’honneur de la France vont parler « . Si Saddam Hussein avait écouté la voix de la diplomatie et avait pris la voie de la sagesse, certainement son destin aurait été autre. A bon entendeur…
Par Télesphore Obame Ngomo