Gabon : La sécurité alimentaire gage de l’autosuffisance alimentaire.

La question de la sécurité alimentaire au Gabon est toute particulière car, depuis des décennies, le pays court derrière son autosuffisance alimentaire. Comme on peut l’imaginer, ce type de priorités relève de la compétence première de l’Etat. C’est lui qui détermine les grands axes, les priorités et les politiques en la matière.

Dans le pays, le constat est plutôt préoccupant. En effet, la politique agricole et alimentaire menée depuis des années n’a pas apporté les fruits escomptés. Les priorités accordées à l’agro-industrie ont plutôt défavorisé l’agriculture vivrière. Aujourd’hui, la balance commerciale dans ce domaine est déficitaire et engendre au niveau des marchés, une hausse continue des prix. Le Gabon importe chaque année pour plus de 124 milliards de francs CFA en produits alimentaires.

Tous ces facteurs grèvent le budget de consommation des ménages, contribuant de manière quasi-directe à la précarisation des conditions de vie des Gabonais mais aussi à un changement drastique des habitudes alimentaires. Force est de constater que, le défaut d’une agriculture vivrière performante, dynamique et variée, tend aujourd’hui à faire perdre aux Gabonais les habitudes alimentaires traditionnelles. Car, les disproportions de prix constatées entre les produits locaux et les produits d’importation tendent à favoriser une alimentation tournée vers l’extérieur. Ainsi, la consommation du riz, du pain et de bien d’autres produits tend-t-elle à se substituer à celle du manioc, de la banane, du taro. D’ailleurs parmi les principaux produits importés chaque année figurent la farine de blé, le riz et les produits carnés. Ces différents produits ne sont pas de tradition locale et ne sont pas toujours d’un apport en calories suffisant, ni la garantie d’une alimentation équilibrée. L’indice de disponibilité alimentaire par habitant est de 77 sur 100. Quant au taux de croissance de la production agricole, il est négatif (0 à -1,4 %) et reste inférieur à celui de la progression démographique (2,5 %).

La déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, à laquelle le Gabon affirme  l’attachement aux valeurs prônées affirme en son article 25, alinéa 1 que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation… ». Des efforts sont donc à faire dans ce sens par l’Etat.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *