Je viens de lire avec grande stupéfaction le projet de loi érigeant la commune d’Akanda en chef-lieu de la Province de l’estuaire. Une nouvelle aberration juridico-politique d’un pouvoir usé, nécrosé et en panne sèche d’idées novatrices.
En effet, toute réforme majeure qui touche à la forme républicaine l’État, à l’intégrité territoriale et au bon fonctionnement des Institutions républicaines doit être impérativement soumise à la sentence du peuple par voie référendaire. C’est le principe de la Démocratie directe qui régule le fonctionnement d’un État crédible.
La ville d’Akanda fut d’abord un quartier du Premier arrondissement de Libreville, érigée ensuite en commune comportant deux arrondissements ; c’est une petite banlieue de Libreville moins peuplée que Owendo. Elle ne dispose guère de structures adéquates et conséquentes pour en faire le chef-lieu d’une province dont Libreville est la capitale et démographiquement dense. Nous sommes, une fois de plus, devant une gouvernance ubuesque et loufoque et une vision erratique de l’État. Le parallèle à tirer serait de faire de Nanterre ou de Melun le chef-lieu de la Région parisienne.
Le Gabon traverse une crise multiforme et multidimensionnelle de très grande envergure qui nécessite une véritable rupture avec les politiques folkloriques d’improvisation, de distraction et de carabistouilles infâmes .Il y a des problèmes plus importants que des pseudos réformes qu’on ne cesse de servir au peuple gabonais en grande souffrance. Mais bon…Rien n’est plus étonnant au Gabon.
Alfred Nguia Banda, exilé politique, Montpellier.