Gabon : La marche des femmes de Makokou : une formidable leçon de vie.

Les femmes de Makokou dans la province de l’Ogooué-Ivindo sont en colère et elles ont toutes les raisons de l’être : les éléphants ont détruit leurs champs.

En effet, cette colère est une de leurs plus grandes ressources, l’outil le plus puissant contre l’oppression des pachydermes. Car la colère est le signe d’un élan vital, le catalyseur du changement. Avec elle, les femmes de Makokou ont réussi un tour de force à travers leur marche pacifique en direction du gouvernorat de province pour protester, le lundi 15 novembre 2021, contre la destruction sans suite de leurs cultures par les éléphants. Peu importe où au Gabon, dès lors que l’Homme et l’animal se retrouvent en compétition sur un même territoire, des tensions se créent. Que ce soient la présence d’herbivores et de rongeurs capables de ravager des plantations ou de grands carnivores qualifiés de dangereux aux abords des villes, les risques d’incidents augmentent. Surtout lorsque rien n’est fait pour apaiser ces craintes souvent infondées. Quand de tels dégâts se produisent, aucune compensation n’est allouée aux femmes lésés qui, trop souvent, se font justice elles-mêmes.  Le gouvernement a affiché sa volonté d’avancer dans toutes les directions. L’expérience a cependant démontré la vanité des déclarations de principe. Pour faire avancer la cause, tous les leviers sont nécessaires : éducation, incitation, négociation et législation.

Aussi, la colère n’est pas un obstacle mais la voie inéluctable vers une nouvelle libération. Et le moyen plus que jamais nécessaire pour renverser l’ordre des choses. Pourtant, des solutions existent pour endiguer cette tendance qui augmente et fait chaque année de plus en plus de victimes dans les deux camps. Surtout, il devient urgent que l’Etat mette en place des plans d’action pour endiguer ce phénomène.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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