Pour maintenir le prix de la baguette de pain à 125 francs CFA en dépit de la hausse du cours mondial du blé, le gouvernement gabonais a entrepris des négociations avec les meuniers, boulangers et revendeurs. Malgré ces rencontres et les menaces d’une répression réservée aux opérateurs qui augmenteraient le prix de la baguette, la vente de la baguette continue dans certains quartiers de Libreville.
La course à la baguette de pain. C’est en ce moment le sport favoris des ménages et ceux dont le commerce en dépend. Il faut désormais faire le tour de 4 à 5 épiceries pour espérer avoir un bout de cette farine transformée devenue le graal des épiceries et des consommateurs, le matin et le soir.
Les rotations des livreurs ont fortement baissé lorsqu’elles ne sont pas simplement arrêtées. Ceux qui allaient s’approvisionner directement à la boulangerie y vont mais avec une appréhension, de peur de trouver des longues files d’attente. Cette situation est observable dans le 6e arrondissement de la commune de Libreville notamment au PK 8, Fin-Goudron, au carrefour GP, Rond-point et à l’échangeur de Nzeng-Ayaong.
« C’est fort là-bas, à la boulangerie. Ils ont augmenté le prix. Je ne peux plus aller acheter. C’est trop cher ! », confie un épicier de Fin-Goudron dépité par cette situation. La tête entre les bras, il renvoie systématiquement les clients vers la boulangerie pour qu’ils constatent aussi cette situation. Amadou perd ainsi le moyen de vendre du beurre, du chocolat, du lait et des fromages, d’autres produits souvent consommés avec du pain.
« La durée d’attente est trop longue dans les boulangeries et les clients ne vont pas forcément m’attendre. Ce matin, je n’ai eu que le pain de 2 000 francs CFA. Ils font des quotas pour servir tout le monde » s’exclame une vendeuse de sandwich inquiète de ne pas avoir assez de baguettes pour écouler haricot, laitue, poulet, saucisse, petits pois et œufs disposés sur sa table.
Pour le petit-déjeuner ou le goûter de leurs enfants, les parents optent pour les galettes qui commencent à disparaître des comptoirs des épiceries parce qu’elles sont aussi fabriquées avec de la farine.
Avec cette inflation du prix de la baguette de pain qui se maintient dans certaines boulangeries et épiceries, les recommandations du ministre du Commerce sont, semble-t-il, restées entre les murs de la salle de négociations avec les opérateurs de ce secteur (meuniers, boulangers et revendeurs) le 4 février dernier. Elles sont pourtant claires : pas d’augmentation des prix de la baguette et du sac de farine de 50kg. Et les contrevenants s’exposent à des sanctions.