Existe-t-il encore des Gabonais pour penser que le traitement de l’actualité par les médias proches de la présidence de la République soit motivé par le simple désir d’informer le grand public ? Ils rament à contre-courant de la politique du Chef de l’Etat avec des comportements irresponsables. La plupart des Gabonais comprennent qu’il y a anguille sous roche et supportent mal un traitement partisan de l’information.
Certains tolèrent mieux la propagande, simplement parce qu’elle va dans le sens de leurs convictions, mais le malaise subsiste. Quelle cause juste pourrait avoir besoin de mensonge pour se défendre? Et si cette cause n’en a nul besoin, comme le rétorqueront immanquablement ceux à qui on pose la question, alors, pourquoi mentir ? En réalité, l’information biaisée est la marque d’un mépris total pour le destinataire final c’est-à-dire les Gabonais. Mais l’information est-elle réellement produite pour eux ? L’éthique du journalisme, un terme que ces médias aiment jeter à gauche et à droite, ne s’avérait rien d’autre que du vent. À chaque fois qu’ils ont l’occasion d’appeler au scandale, de répandre une vilaine rumeur ou de ruiner la vie de quelqu’un, on peut presque les voir s’illuminer de l’intérieur.
Tout ce qui peut louer le journalisme et la presse indépendante est indésirable et omis chaque fois que c’est possible. Donc, pour résumer tout cela: les médias proches de la présidence de la République ne se composent pas d’individus bienveillants mais malavisés, comme beaucoup le pensent encore. Au contraire, ils représentent une entité consciente d’elle-même qui se positionne quelque part entre l’opportunisme sans scrupules et le chien fidèle du palais du bord de mer. Au mieux, ils se livrent à un faux patriotisme, au pire ils sont hostiles à l’égard de la presse indépendante. De plus, ces médias permettent la consolidation et l’affirmation des forces d’un gouvernement perfide à cause de leur obscurcissement délibéré des faits et, en cas d’échec, de la démagogie visant à faire pression sur la presse indépendante.
L’essentiel est de toujours se rappeler que les médias proches du palais du bord de mer ne sont en aucune façon soucieux du respect de l’éthique et de la déontologie journalistiques, ni sur la forme ni sur le fond. Il faut s’opposer aux médias du palais, exposer leurs manœuvres et les boycotter à chaque occasion jusqu’à ce qu’ils commencent à saigner de l’argent et s’étouffent avec leur propre venin.