Gabon : Controverse autour de la nomination du président de la HAC ou quand le gouvernement ignore les textes de son pays.

Le Conseil des ministres du jeudi 10 mars dernier a pris fin sur une controverse en coulisses à propos de la nomination de Germain Ngoyo Moussavou, à la tête de la Haute autorité de la Communication (HAC).

Sur quelle décision fait suite cette nomination du président de la HAC ? Le gouvernement a-t-il commis une faute déontologique suffisamment grave pour que Germain Ngoyo Moussavou soit destitué ? Le gouvernement a fondé sa décision sur des informations erronées ? La preuve de la précipitation, de la méconnaissance de la loi ou de l’amateurisme de nos gouvernants, est que cette nomination sous la bannière du Ministère de la Communication s’avère litigieuse alors qu’elle devrait être sous la bannière du Ministère des relations avec le Parlement, les Institutions Constitutionnelles et les  Autorités Administratives Indépendantes. Autrement dit, la HAC en tant qu’autorité administrative indépendante est sous la coupole du Ministère des relations avec le Parlement, les Institutions Constitutionnelles et les Autorités Administratives Indépendantes, et il revient donc au dit ministère d’être saisit pour la nomination du président de la HAC. Par ailleurs, les textes de la HAC prévoient que seuls les membres du collège de l’institution sont éligibles au poste de président. Force est de constater que le Secrétariat général du gouvernement semblerait joué avec les nominations en porte à faux avec le décret du Président de la République. Malheureusement, le pot aux roses n’est découvert qu’en Conseil des ministres.

Pour le Président de la République, Ali Bongo qui se pose en chantre de la moralisation pour rétablir la confiance des citoyens dans leurs représentants et dirigeants, patauge désormais dans un climat troublé. Ce qui devait être un débat consensuel risque dorénavant d’être terni par les premières ombres au tableau du nouveau président de la HAC.

Paul Essonne

Journaliste

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