Du jour au lendemain, la porte s’est ouverte. En grand. Et tout ce qui était défendu hier est redevenu permis pour Bertrand Zibi Abeghe. Certains attendent parfois ce moment depuis plusieurs décennies. Entre temps, le corps a vieilli, et sa famille a tiré un trait sur un passé hanté.
Quelques jours après sa triomphale libération, Bertrand Zibi Abeghe n’est pas prêt de se retirer de la vie publique. La sortie de prison, quelle que soit la durée de la peine purgée, est un moment difficile à vivre. Le mal-être physique peut laisser place à un mal-être psychologique. Et les conséquences sont désastreuses. Pourtant on lui a déroulé le tapis rouge et tout a recommencé comme avant. Mine de rien, six ans de prison, ça calme quand même. Il ne lui reste que 10-15 ans pour en profiter. Après, on commence à vieillir vraiment. Par ailleurs, la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d’asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle.
Aussi, le gouvernement n’a maintenant plus de choix. Il doit trouver les moyens pour empêcher qu’un détenu quel qu’il soit et quel qu’ait été son crime puisse être incarcéré au Gabon dans des conditions indignes.