Le vendredi 20 mai dernier, un énième drame routier s’est produit au PK19 de la ville de Mouila, faisant de nombreux blessés. Il s’agit d’un accident de la circulation routière impliquant un camion de transport du personnel sous-traitant avec une société de la localité.
Ce drame n’est pas le premier du genre, il se produit onze mois après celui du 27 juin 2021 qui avait fait 6 morts et de nombreux blessés. On est en droit de se poser la question de savoir quelle est la réelle volonté des autorités de la multinationale Olam de transporter ses ouvriers dans les meilleures conditions de sécurité possibles ?
La survenue de ce drame, onze mois seulement après le premier, devrait réveiller les consciences au sein du ministère des Transports et du parquet de la ville de Mouila, quant au sérieux du travail de toutes les parties pouvant être impliquées directement ou indirectement dans cet accident qui handicape les employés d’Olam d’une part et tous les usagers de la route d’autre part.
Dans le premier accident, il s’agissait d’une erreur humaine. C’est-à-dire que le conducteur avait très mal apprécié la distance de dépassement par rapport à l’occupation de la surface des voies entre les obstacles qui se trouvaient autour de lui. Mais à aucun moment, il n’a été fait mention de l’état mécanique ou structurel du camion qui aurait bien pu prévenir les risques potentiels de l’accident. Il s’agit notamment de l’état des pneus du camion, de l’éclairage du camion, vue l’heure à laquelle s’était produit l’accident.
Pour l’instant, les causes de l’accident du 20 mai dernier restent encore à établir, mais l’on parle déjà d’un problème d’inconduite humaine par la consommation d’une substance prohibée. Mais il convient plus que jamais de regarder l’état mécanique de ce parc automobile sujet à des drames routiers. Il vous revient que depuis quelques mois, nous ne cessons de dénoncer les dérives dans les contrôles techniques. Nous n’avons cessé d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur l’état réel dans lequel se trouvent ces centres de contrôles techniques depuis quelques années. Dans nos différents articles, nous avons également attiré l’attention de l’opinion publique et politique sur la vétusté des équipements de contrôles techniques, les visites techniques de complaisances et celles faites frauduleusement.
Nos articles décrivent les pratiques mafieuses qui ont cours au sein des centres de contrôles techniques. Le cas de la société Gabon Autosur qui est le plus flagrant au regard des nombreux scandales mis à nu dont sont auteurs les responsables de cette société. Dans le cadre de l’accident du 27 juin 2021 par exemple, le camion mis en cause avait une visite technique délivrée par la société Gabon Autosur qui avait été établie dans l’agence d’Okala qui ne dispose pas des équipements appropriés pour le contrôle technique des camions.
Au sein de Gabon Autosur, les clients amènent des listes des camions et les macarons de visites techniques leur sont délivrés en retour sans présentation des véhicules comme l’exige la réglementation. De nombreuses sociétés bénéficient ainsi de ces faveurs et notamment le parc automobile de certains sous-traitants de la capitale gabonaise et de l’arrière-pays. Il est temps que la justice fasse la lumière et dégage la part de responsabilité de ces centres de contrôles techniques.