Malgré les travaux de construction d’un lotissement intégré de 421 logements et des équipements collectifs dans la commune d’Akanda par la société chinoise One Link Holding Group Gabon, il n’y a pourtant pas de quoi se réjouir, d’abord parce que l’on ne travaille pas assez sur la dimension sociale du logement et que l’on continue de construire à bas prix pour les pauvres. Mais aussi parce qu’une mise en chantier ne signifie pas la mise sur le marché d’un logement dans l’année : il faut compter en effet en moyenne 4 ans entre le financement du logement et sa livraison. Sur cette quantité, la plus grande part, soit 59%, concerne les résidences principales en accession à la propriété, les résidences secondaires, le logement intermédiaire.
Il faudrait encore accroître le nombre de logements financés pour résorber le déficit, sachant que l’effort actuel de construction, ne répond pas qualitativement aux besoins. En effet, seules 22% des constructions concernent des logements destinés aux ménages modestes ou pauvres, soit 67% de la population. En outre, on construit principalement des petits logements, mais on manque de logements adaptés pour les personnes en situation de handicap et de grands logements pour les familles nombreuses. On semble se satisfaire de solutions d’hébergement et non de véritables logements.
L’aspiration à la propriété, si elle est légitime, ne peut pas représenter l’horizon pour tous. La propriété représente symboliquement aux yeux des décideurs publics la responsabilisation des habitants. Bien entendu, il est possible de développer l’accès social à la propriété, ce qui suppose de travailler sur le prix du foncier, sur la question de l’intérêt de la mobilité géographique, sur la solvabilité des ménages par un accès effectif à l’emploi qui n’est in fine qu’un choix de société et non une donnée économique. Mais les conditions ne sont pas réunies et l’accession sociale à la propriété ne peut être qu’une réponse partielle.
La seconde perspective possible consisterait à développer une offre locative sociale dans le parc privé. Des propriétaires qui investissent dans l’achat ou la construction pour mettre en location, a relancé l’investissement locatif privé, mais aboutit à la hausse des loyers et du prix du foncier.
Il serait judicieux d’établir une loi qui impose à certaines communes urbaines de disposer d’un nombre minimum de logements sociaux, proportionnel à leur parc de résidences principales entre 25 % ou 20 %. Ladite loi devra soumettre les communes ne satisfaisant pas à cet objectif à un prélèvement sur leurs ressources fiscales.