Fusillade aux Etats-Unis : Le port d’armes en question.

Malgré la fusillade  survenue dans une école primaire d’Uvalde, au Texas qui a fait 21 morts dont 19 enfants et deux adultes, les quelque 400 millions d’armes à feu possédées par des civils en circulation aux États-Unis ne risquent pas de disparaître de sitôt. Il y a donc plus d’armes que d’Américains aux États-Unis.

Mais la possession d’une arme à feu est aussi quelque chose d’intrinsèquement américain, un droit constitutionnel qui transcende les appartenances politiques et les frontières sociales. Ce port d’armes à feu implique un grand nombre de conséquences, des suicides, des homicides ou encore des fusillades.  Et on voit aujourd’hui autant les libéraux que les conservateurs se hâter d’acheter des munitions pour se préparer au pire. Rappelons qu’aux Etats-Unis, la liberté d’être armé est garantie aux citoyens par le célèbre deuxième amendement de la Constitution, au nom du droit à l’autodéfense. Le port d’arme est ainsi d’abord réglementé au niveau fédéral, puis par chaque Etat, en fonction desquels l’interprétation du texte constitutionnel à ce sujet varie énormément. Dès lors, difficile d’envisager une suppression pure et dure de porter une arme pour les citoyens américains.

En effet, l’influence de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby pro-armes, sur la politique américaine est plus que prononcée. La NRA influence largement les campagnes des parlementaires américains. La NRA attribue également une note de A à F selon le positionnement idéologique des élus. Enfin, elle punit ceux qui se montrent trop virulents contre elle. Aux Etats-Unis, les achats d’armes à feu sont traditionnellement motivés par la peur. Mais la question n’est pas de savoir s’il doit y avoir des hommes armés ; elle est de savoir si les seuls hommes armés seront les policiers et les criminels, ou si les citoyens honnêtes aussi le seront. Les criminels seront toujours armés et aucune loi ne les désarmera. La loi peut les forcer à cacher leurs armes, mais ils sauront toujours le moment venu être plus armés que leurs victimes. Les lois prohibant le port d’arme ne sont pas autre chose que des lois qui désarment des victimes potentielles. Les armes sont en fait le plus grand égalisateur entre les hommes.

Alors que l’opinion publique américaine est massivement favorable à une régulation des armes, notamment sur le contrôle des antécédents judiciaires des acheteurs, et le délai d’attente avant l’achat d’une arme, qui existe déjà dans plusieurs Etats, réformer en profondeur la pratique semble pourtant impossible.

Obone Flore

Journaliste

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