France : De LREM à « Renaissance », il n’y a qu’un pas.

Les changements de noms réussissent quand ils arrivent à la fin d’une rénovation. Celle du parti présidentiel LREM en « Renaissance »,  est enclenchée depuis les dernières élections européennes.

S’il cache aussi une certaine pauvreté d’idées et une vraie ambivalence idéologique, le changement de nom de LREM constitue néanmoins une ébauche louable d’examen de conscience. Il s’agit de faire le choix des Lumières contre l’obscurantisme. L’aggiornamento idéologique de LREM et le changement de nom qui en découle « Renaissance » attendront sans doute plusieurs années. Parce que le choix éclairé des citoyens exige la clarté des appellations. Ces changements récurrents des noms de partis correspondent en France à une histoire politique longtemps troublée, à des changements de projets ou de dirigeants, des réorientations de lignes politiques, ou des besoins de rupture avec un passé délicat peut être plus fréquents ici qu’ailleurs. C’est toujours difficile de choisir entre des profils de qualité sur un même territoire. Malgré l’actuel tournant politique en France, on s’évertue à faire croire que l’orientation reste la même. Quel risque prendrait vraiment l’Exécutif français à initier cette réforme nécessaire ?

La vie politique française est parsemée de linceuls partisans. Comment et pourquoi meurent-ils ? Vont-ils disparaître comme instruments historiquement situés de la compétition politique ? Un parti peut persister sans changement organisationnel, subir des modifications superficielles ou importantes par fusion ou scission, disparaître sans héritage. La probabilité de durer est-elle liée à la précocité de l’implantation sur le marché électoral par le gel du clivage qu’il a consolidé ? En effet, les partis politiques français persistent d’autant moins qu’ils sont plus anciens et ne disparaissent pas plus s’ils sont attrape-tout ou s’ils reposent sur des clivages institués. Car, leur durée de vie varie en fonction de leurs succès électoraux, de leurs participations gouvernementales émaillées de contradictions entre les diverses élites et de l’habileté du leader faisant prévaloir l’accès aux postes sur les excès des partisans orientés vers l’intérieur de l’organisation.

Aussi, la majorité présidentielle va également s’organiser pour les législatives en une confédération de partis pro-Emmanuel Macron à l’Assemblée Nationale. Ils partiront sous une bannière commune pour les scrutins des 12 et 19 juin.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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