Explosion à Perenco : Le ministre du pétrole et celui de l’industrie doivent parler.

Il y a une semaine, le Gabon était secoué par une tragédie au large des côtes maritime. Une tragédie d’une conséquence jamais connue à ce jour dans notre pays. Cette tragédie qui vient de coûter la vie à quatre de nos compatriotes intervient dans un contexte de mutation politique et stratégique de notre économie, par la volonté d’appropriation des richesses et des valeurs morales. C’est donc dire que pour Perenco, cette accident industriel tombe au mauvais moment, car nombreux sont ceux qui veulent mieux comprendre les causes profondes ayant conduit à sa survenue et demande ainsi des comptes.

Le silence observé dans cette affaire depuis plusieurs jours inquiète certaines organisations patronales de la PME, qui appellent à une collaboration étroite entre le ministère du pétrole et celui de l’industrie, pour une meilleure clarification des conditions ayant conduit à cet accident et surtout pour prévenir les potentiels événements avenir.

François Mbongo Rafeno Bourdette, Ministre de l’industrie

 » Nous avons du mal à comprendre le silence du ministre du pétrole autour de cette tragédie. Le gouvernement veut que nous fermions les yeux sur cette affaire. Est-ce parce qu’il s’agit de quatre décès. Plus incompréhensible dans la gestion de ce drame, c’est le silence du ministre de l’industrie. En ma qualité d’acteur du secteur de l’industrie et représentant du secrétariat technique de la stratégie nationale de l’industrie, je m’interroge sur le message que le ministre de l’industrie veut nous envoyer en gardant le silence dans cette affaire. Pourquoi le gouvernement veut-il nous faire croire que le gestion de cette tragédie est du domaine exclusif du ministre du pétrole. Il s’agit d’un drame aux effets multisectoriels. Il faut savoir que le ministre du pétrole gère le cadre de l’exploitation de la ressource pétrolière, mais le développement de la politique nationale de l’industrie qu’elle soit pétrolière, agricole ou minière, est du ressort du ministère de l’industrie. Mieux, il faut considérer que s’il y a accident, cela veut dire il y a non-conformité soit des procédures, soit des équipements, soit des installations, ou en dernier recours on pourrait parler de formation inadaptée. Mais dans tous les, il s’agit du non-respect des normes et de précédés. Il s’agit donc des missions dévolues à l’AGANOR, donc du domaine de compétence du ministre de l’industrie. Il y a trop d’actions qui sont posées unilatéralement par le ministère du pétrole sans l’implication du ministère de l’industrie.

 » Cet accident industriel nous apparaît donc comme l’occasion de poser tous ces problèmes sur la table. Jusqu’ici tous les ministres qui se sont succédés à la tête du département de l’industrie n’ont jamais pris la peine d’écouter les préoccupations des partenaires aux développements que nous sommes. Mais c’était avec l’ancien régime. Il n’est pas question que les mauvaise habitudes de l’ancien régime continuent à nous hanter. Le ministère du pétrole ne peut plus continuer à gérer unilatéralement les questions liées aux développements des risques et des dangers dans ce secteur. Le ministre du pétrole ne peut plus continuer à gérer unilatéralement l’inventaire des rébus ferreux issus de l’exploitation des compagnies. Toutes activités échappent aux entrepreneurs nationaux en l’absence de l’implication du ministre de l’industrie. Nous pensons le moment venu pour agir différemment » a déclaré Emmanuel Zué.

Ces propos sont ceux du président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) Emmanuel Zué, qui demande la clarification autour de la survenue de ce drame et appelle à un nouveau modèle de gestion de la chose publique.

Paul Essonne

Journaliste

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