Les importantes ressources minières du Gabon ont pendant longtemps fait l’objet d’un intérêt croissant au plan national et international. Toutefois, pour diverses raisons, le Gabon n’a pas su profiter de cet engouement pour favoriser son développement à long terme et susciter la promotion du bien-être de l’ensemble de ses populations.
Aussi, la société civile, par l’entremise de l’organisation « Sans Nom », fustige le fait que l’exploitation actuelle du fer de Belinga ne répond pas à cette vision de développement. D’où la mise en place d’une « pétition pour Belinga » afin de suspendre l’exploitation du fer de Belinga. Cela, pour demander l’ouverture d’un audit afin de définir l’ensemble des contours de la convention de Belinga et d’obtenir tous les détails en rapport avec l’accord entre l’État gabonais et l’entreprise australienne Fortescue Metals. Puis une révision en profondeur de la Convention afin de redéfinir la part qui doit revenir à notre pays, d’intégrer la formation des jeunes gabonais et améliorer leurs compétences sur toute la chaine de valeur des activités de l’exploitation du fer pour qu’ils réussissent à jouer le rôle de 1er plan pour ainsi maitriser la gestion de nos richesses minières, élargir nos ambitions en partant de l’extraction à la transformation sur place, dans l’objectif d’apporter de la valeur ajoutée, créer des industries modernes porteuses d’emplois et pour étendre l’impact positif de cette richesse sur nos populations et notre nation. Et enfin, réévaluer l’impact environnemental, car un projet de l’ampleur de Bélinga ne peut pas avoir uniquement que des effets bénéfiques (industrialisation, économie, emplois). Des impacts sur le milieu humain et naturel sont à prévoir. « C’est une démarche que nous voulons inclusive et fédératrice avec l’implication de tous les Gabonais et Gabonaises, mais surtout de la jeunesse qui représente les générations actuelles et futures », ont déclaré Vance Djemat BOUSSIEDY, Youssouf MBOUMBA, Sveltana ADAH MENDOME, Jean-Arsène HOULA-HOULA lors d’une conférence de presse le 7 janvier dernier.
Pour rappel, le gisement de fer de Belinga qui a été découvert en 1995 et dont la réserve est estimée à un milliard de tonnes est situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo et s’étend sur près de 5 000 km2. Il est l’un des projets miniers en développement les plus importants du continent africain. Ainsi, l’objectif principal de cette pétition est de contribuer au développement d’une masse critique de décideurs politiques hautement qualifiés qui seront mieux outillés pour concevoir et gérer les politiques minières pour le développement du pays par le biais de contrats miniers signés avec le secteur privé, des sociétés étrangères en particulier. Cela passe par :
– La sensibilisation, une sensibilisation de masse à travers une communication de proximité, des actions de terrain, du porte à porte pour l’adhésion du plus grand nombre à cette démarche qui est une question de souveraineté nationale de préservation de nos richesses.
– Le plaidoyer à l’endroit des plus hautes autorités avec pour objectif de les emmener à suspendre l’exploitation et à revoir tout : Convention, contrat pour un meilleur modèle économique favorable au développement du Gabon et profitable aux Gabonais
– Toucher les personnalités publiques (artiste, musicien, politique, journaliste, écrivain, influenceur…) afin qu’ils soient les relais des sans voix et qui interpellent au Parlement, dans les médias, dans leurs écrits et sur la scène…
