Entre équilibre budgétaire et dépenses publiques: le Gabon en danger?

Selon le Parti Démocratique Gabonais (PDG), on ne travaille pas pour être payé par l’État, on sert des hommes qui vous paient de leur poche. Autrement dit, que l’argent avec lequel on paie les salaires des fonctionnaires est celui du Président de la République Ali Bongo Ondimba et non celui du contribuable. Les vieux démons poursuivent l’État.

Tout cela peut sembler anodin, si la situation d’extrême détresse que vivent de nombreux Gabonais en ces temps de Covid-19 n’était pas alarmant. Aujourd’hui, les Gabonais dont la plupart sont sans moyens battent le bitume pour vaquer à leurs occupations ou se rendre à leurs lieux de travail. Une situation qui doit amener les décideurs à plus de rigueur.

Au Gabon, rien n’avance, particulièrement dans sa capitale Libreville où tout demeure en chantier notamment en ce qui concerne l’hébergement, le transport, la sécurité, la logistique, l’éducation. Même les routes de Libreville et ses environs demeurent en piteux état, avec des crevasses, nids de poules, trous béants, absence de signalisations et de tracés, manque d’éclairage public. Conséquence directe, les bouchons aux heures de pointe.

Il est vrai que la période postélectorale de l’élection présidentielle de 2016 a été difficile pour la grande majorité des Gabonais car, il y a eu des larmes, de la tristesse et de la souffrance. Aux grands moments de tensions et de conflits dans la société, succèdent des moments de réconciliation. Il est vrai aussi, que la revue des dépenses publiques a permis de faire un diagnostic sur l’efficacité de la dépense publique. Il s’est agit de comparer l’exécution du budget par rapport aux objectifs stratégiques définis par le gouvernement. Ainsi, il existe un décalage entre la stratégie telle que déclarée par le gouvernement et l’exécution du budget. De plus, il y a quelques soucis sur la soutenabilité des finances publiques.

En effet, le Gabon a beau être un pays pétrolier, la contrainte budgétaire existe néanmoins. Il est donc confronté à des besoins qui sont considérables pour transformer l’économie en une économie émergente. Tout en étant soumis à cette contrainte budgétaire, le souci d’améliorer l’efficacité de la dépense publique devient plus impérieux. Cela met en relief des problèmes quant à la préparation et à l’exécution du budget. Il faut donc améliorer la préparation du budget de l’État. Une autre action possible est liée au retard dans les plans de passation des marchés. Ce qui induit des délais au niveau de l’exécution des investissements. En termes de suivi du budget, il y a aussi des choses à améliorer. Un certain nombre de projets sont payés, mais quand on va sur le site, il n’y a rien de visible. Donc, il y a un décalage au niveau de l’exécution physique de certains projets. De manière générale, des lourdeurs existent au niveau du suivi du circuit financier de la dépense publique. On note, quelquefois, des ruptures dans le circuit de l’information financière. Améliorer ce circuit et les flots d’informations pourrait booster l’exécution de la dépense publique gabonaise.

Qu’il s’agisse des réformes institutionnelles ou d’amélioration de la dépense publique, il revient à l’État et aux populations de trouver les solutions les plus appropriées à leur cadre.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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