Huit mois après leur admission au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration(ENA), ces jeunes compatriotes n’ont toujours pas débuté les cours. Incompréhensible, d’autant plus que la rentrée des classes avait été annoncée pour ce mois d’avril. À l’issue de la 7e réunion du Conseil d’administration de l’établissement, Alain-Charles Rotimbo, PCA par intérim avait annoncé la rentrée académique pour le 22 avril 2025 sous réserve de l’accord du gouvernement.
Plus d’une semaine après cette échéance, les salles de classe de cet établissement public sont toujours fermées, au grand désarroi des étudiants. « Ça fait 8 mois qu’on a été admis, mais rien; aucune information, on n’a pas encore débuté les cours, beaucoup ont perdu leur travail à la suite de l’obtention de ce concours et se retrouvent donc au chômage. D’autres sont venus des provinces juste pour le passer et maintenant, ils se retrouvent bloqués depuis 9 mois chez des amis, des parents » a témoigné un étudiant ayant requis l’anonymat.
Selon une source proche du ministère de la fonction publique, plusieurs raisons d’ordre technique expliquent ce retard. Entre autres, la non-effectivité de la digitalisation des cours, , les programmes de formation encore indéfinis, mais également, la question des stages. Autre fait troublant, les salles de classe censées accueillir les étudiants admis ne sont pas prêtes. L’air conditionnée, les sources d’électricité et l’éclairage ne sont pas encore fonctionnels.
Pourquoi alors se précipiter à annoncer une date de début de cours sans pour autant s’assurer que tout était fin pret pour accueillir les étudiants ? À la proclamation des résultats le 9 octobre 2024, ils étaient 450 admis, mais ne sont plus que 449 après malheureusement le décès de l’un d’entre eux le mois dernier.
Par ailleurs, plusieurs étudiants recalés au concours observent depuis plusieurs mois un mouvement d’humeur au motif que bon nombre d’étudiants admis n’auraient pas dû l’être. Longtemps en sit-in devant le ministère de la fonction publique et l’Assemblée nationale, ils ont été déguerpis par les forces de l’ordre dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 avril.
Malgré toutes ces situations critiques, le gouvernement reste muet. Les autorités compétentes en tête desquelles le ministre de la fonction publique attend peut-être d’être confirmé à son poste à l’annonce du premier gouvernement post transition pour se pencher sur ce dossier.