Le Brésil est tiraillé entre autoritarisme et démocratie. L’élection présidentielle de 2022 est caractéristique de ces tensions.
En effet, les procédures démocratiques sont maintenant mises à l’épreuve. Car, les turbulences politiques actuelles du Brésil véhiculent une certaine inquiétude. Ainsi, l’élection présidentielle de 2022 a érodé encore la légitimité des deux candidats Jair Bolsonaro et Luiz Inácio Lula da Silva, et son issue risque d’amplifier cette tendance à l’instabilité, en nourrissant à court terme l’offre politique antisystème. Ces dirigeants pourtant élus démocratiquement ont développé, une fois au pouvoir, des pratiques politiques empreintes d’autoritarisme, et inversement. Ce comportement ambivalent vis-à-vis des procédures démocratiques durant le premier tour de l’élection présidentielle, a alimenté une nouvelle spirale de déception et de défiance parmi les populations brésiliennes. Les mutations actuelles ne laissent pas présager un nouveau revirement dans les prochaines années. L’élection de Jair Bolsonaro en tant que président en 2019 a ainsi favorisé l’émergence du populisme et a contribué à faire imploser les systèmes partisans.
Pour rappel, des élections compétitives au Brésil ont provoqué des alternances politiques inédites, avec Jair Bolsonaro (président depuis 2019) et Luiz Inácio Lula da Silva (président de 2003 à 2011). Mais il s’agit d’alternances par défaut, où les électeurs sanctionnent les politiques du pouvoir précédent.
Qu’à cela ne tienne, la réélection de Bolsonaro ou même de Lula expose le système politique brésilien au risque d’une dictature démocratique.