Le bulletin unique, quoi qu’on dise, s’apparente à un coup de maître du pouvoir en place face à l’opposition gabonaise. Il est l’expression d’un passage en force des émergents sans effusion de sang. Car son objectif est d’empêcher toute candidature unique sérieuse de cette opposition. Supposons qu’un tel est déclaré candidat d’Alternance 2023.
Les autres leaders de cette plateforme qui s’étaient engagé aux législatives ou soutiendraient un des leurs à cette élection se trouveraient dans l’impossibilité de voter le candidat unique sans se sacrifier ou sacrifier leurs candidats aux législatives. Privant de ce fait leurs Partis politiques d’élus nationaux. En votant le candidat unique de l’opposition, à l’élection présidentielle, nous votons de facto le candidat de son Parti, aux législatives, dans notre circonscription. En votant le candidat aux législatives de notre Parti, nous sommes dans l’impossibilité de voter le candidat consensuel à la présidentielle.
Que faire ?
La politique est comme la religion. Pour la comprendre, il faut la pratiquer régulièrement sur une durée assez longue. Le pouvoir en place redoute sérieusement toute candidature unique de l’opposition véritable. La mésaventure de 2016 est passé par là. Mais si on veut l’alternance, nous devons faire des sacrifices qui surprennent même les adversaires du peuple gabonais. Les discussions, selon mon entendement, devraient se focaliser sur la possibilité de n’avoir que comme candidats de l’opposition aux législatives que ceux investis par le Parti du futur candidat consensuel. Ainsi nous aurons, par ce sacrifice remarquable, donné toutes les chances au candidat unique de l’opposition. Une fois la victoire acquise, le Président élu par le peuple, aura pour missions premières : la dissolution de l’Assemblée Nationale et l’organisation d’une élection législative inclusive. Sinon, toute possibilité d’une candidature unique sérieuse serait nulle.
Mais, entre nous, sommes-nous assez mûrs pour un tel sacrifice ?
Yvon Patrice NZOGHE NDZIME
