De l’exercice du pouvoir et de la gestion du peuple.

Dans le même ordre d’idée que son coup de gueule contre la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, le pasteur Gaspard Obiang du ministère apostolique et prophétique Le chant de la trompette poursuit sa diatribe cette fois-ci sur l’exercice du pouvoir qui ne peut matériellement être assumé par tous. Car une répartition des tâches est indispensable :

« 30 conventions d’intérêt général de l’UNESCO sont toujours non ratifié par le Gabon, 50 conventions et protocoles à jour de l’OIT sont non ratifiés par le Gabon, nous pouvons cité entre autres la convention 159 sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées de 1983, la convention 168 sur la promotion de l’emploi et la protection contre le chômage de 1988, la convention 169 relative aux peuples indigènes et tribaux de 1989, la convention 183 sur la protection de la maternité de 2000, la convention 189 sur les travailleurs et travailleuses domestiques de 2011, la convention 190 sur la violence et le harcèlement de 2019. Il y a matière.

En conclusion, la philosophie politique de Machiavel a inspiré tous les grands hommes d’Etat de Napoléon à Mitterrand en passant par De Gaulle et Churchill. Machiavel réfute toute conception morale du pouvoir, en dissociant la moralité du pouvoir, il n’indique pourtant pas que le souverain doit être immoral, mais qu’il peut s’affranchir de la morale si c’est nécessaire. C’est ce qu’aujourd’hui on appellerait le climat de la fin justifie les moyens, un adage qui signifie qu’une personne est prête à tout même à faire usage des méthodes immorales, illégales, violentes, voir au dépend d’autrui pour atteindre un but. Machiavel proclame le principe du lion et du renard c’est-à-dire que le souverain doit faire lion pour la force, renard pour la ruse. Il encourage donc le souverain à dupé ses sujets en leur faisant réagir uniquement sur des sujets pouvant détourner leur réflexion sur l’amélioration de leurs conditions de vie. Tout en saluant, toutes les réactions multiples des uns et des autres sur leur indignation à propos de la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, je reste néanmoins très inquiet quant à la capacité du peuple à discerner les actions lions et renard des politiques.

Depuis la réinstauration de la démocratie en 1990, nous sommes continuellement servis par la ruse au point de faire du peuple une caisse de résonance des politiques. L’observation froide de notre pays révèle que depuis 1990, nous avons fait plus de politique que de développement. Tous les sujets d’intérêt général soulevé par les acteurs autres que les pouvoirs publics ne reçoivent pas le même niveau de mobilisation. Le peuple ne semble pas soutenir par une très forte mobilisation ses propres sujets. En revanche, il semble être disposé à s’engouffrer dans les diversions politiciennes nous ne consommons que ce qui nous est servi. A titre d’exemple en décembre 2018, lors de la grande convention OLA organisé par notre ministère au palais des sports. Nous avons lancés le cri de la prise en charge des malades mentaux errant dans toutes les villes et villages de notre pays. Les réseaux sociaux sont restés aphones. Le peuple ne s’est pas mobilisé à la cause. »

Il existe une autre matrice de la représentation qu’on peut appeler une matrice « d’incarnation » qui voit le peuple s’identifier à ses représentants sans qu’il y ait eu mandat. C’est une structure ordonnée indispensable à l’exercice du pouvoir, qui doit maintenir la souveraineté du peuple, et attribue des services, sources implicites de pouvoirs délégués.

Obone Flore

Journaliste

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