Coup d’Etat en Guinée : la communauté internationale n’a aucune leçon à donner aux Guinéens.

Le dimanche 5 septembre 2021, la Guinée a connu un coup d’Etat mené par le colonel Mamady Doumbouya qui dirige le Groupement des forces spéciales (GFS). Nous avons toutes les raisons de croire que l’intégrité physique du Président Alpha Condé, détenu par les putschistes, est garantie.

Il est assurément malheureux que la Guinée, comme d’autres pays d’Afrique connaisse une fois de plus un coup d’Etat. Mais peut-être, pour l’heure, que le changement démocratique est à ce prix. Nous ne pouvons pas ignorer, vu de France et d’Europe, que ce coup d’Etat, qui semble devoir mettre fin à l’aventure autoritaire d’Alpha Condé, est soutenu par une partie significative des Guinéens car il est porteur d’un possible renouveau démocratique.

La condamnation du coup d’Etat par le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres est malvenue. Où était la communauté internationale quand Alpha Condé bafouait la Constitution de la Guinée et le résultat des urnes aux fins de se maintenir au pouvoir ? Quelle a été la réaction de la communauté internationale quand les forces du régime d’Alpha Condé réprimaient l’opposition politique, à commencer par les responsables et les militants de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) dont plusieurs sont morts en prison, faute d’accès aux soins ?

Un coup d’Etat militaire est toujours lourd de périls. Il nous faudra suivre avec la plus grande attention l’évolution de la situation en Guinée. Mais osons placer notre confiance dans l’incroyable force de la société guinéenne, riche d’un espace public vivace et dotée de figures politiques de grande qualité, capable de mener le destin de la Guinée vers des jours meilleurs.

Sébastien Nadot, Député français de Haute-Garonne, président de la commission d’enquête sur les migrations

Paul Essonne

Journaliste

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