Coup d’Etat en Afrique : l’arme idéale pour des transitions au sommet de l’Etat ?

Depuis 1960, les pays africains qui aspirent à une véritable démocratie, usent de tous les moyens pour renverser les détenteurs du pouvoir décisionnel. Une crise d’incertitude qui s’est installée dans le continent, et divise les différentes générations. Si bien que, les jeunes pensent que la seule voie d’alternance en Afrique est désormais les coups d’Etat.

Les difficultés économiques, la paupérisation du peuple, le pillage des richesses du sol et du sous-sol du pays par une petite oligarchie, divisent les populations et deviennent un obstacle à l’unification de ces Etats africains. Que ce soit, en Afrique du Nord, du centre, de l’ouest, et du sud, chaque grande puissance joue sa partition, pour protéger ses intérêts. Elles assistent impuissamment aux pillages des richesses desdits pays par un petit groupe de dirigeants soutenus par les occidentaux. Qui, à travers leurs entreprises continuent de percevoir et de bénéficier des avantages en termes de projets et d’acquisition des projets.

La jeunesse africaine bien formée et éloignée des petites combines de la colonisation aspire à une véritable démocratie dans leur pays. Et pour y arriver, elle soutient sans tenir compte des conséquences, les leaders qui veulent renverser des dictateurs ou les Présidents qui refusent toute alternance au sommet de l’Etat. Mais aussi, les chefs d’Etat, qui veulent imposer le respect des traités de l’époque coloniale, en instaurant des monarchies.

En effet, depuis les indépendances l’on enregistre plus de 200 coups d’État en 70 ans. Le putsch raté du 7 janvier 2019 dernier au Gabon n’a rien fait pour libérer le Gabon de sa mauvaise réputation en matière de stabilité politique, au sortir d’une élection présidentielle. Depuis 1950, pas moins de 204 coups d’État ont été commis dans le continent, et près de la moitié ont permis à leurs auteurs d’atteindre leur objectif, du moins temporairement. Selon des spécialistes, les forces militaires ont souvent joué un rôle actif lors de ces passations forcées du pouvoir. Mais cela  ne signifie pas qu’ils en étaient nécessairement les instigateurs.

 Un coup d’Etat, comme celui que vient de vivre le Tchad devrait interpeller les dirigeants africains qui, malgré les préoccupations des populations et particulièrement de la jeunesse friande de démocratie, s’accrochent au pouvoir au péril de leurs vies et de celles des membres de leurs familles qui ne sont jamais épargnées lors des coups d’Etat.

Ikoundi Nguema

Journaliste

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