Coronavirus : Etat d’Urgence sanitaire au Gabon.

Le passage à l’Urgence sanitaire national suite à la propagation du coronavirus (COVID-19) était inévitable, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, en présence de quelques membres du gouvernement, l’a déclaré au cours de sa rencontre avec les Responsables des Partis politiques ce mercredi 11 mars 2020 à l’immeuble Arambo. Il a ainsi préconisé de réquisitionner immédiatement tous les stocks de masques, de gels hydro alcooliques et tous les autres moyens disponibles dans le pays et indispensables à la prévention.

En effet, depuis le début de l’épidémie de Coronavirus en Chine en décembre 2019, le gouvernement est pleinement engagé pour faire face à la situation et protéger les populations. Ses décisions s’appuient sur le fondement de faits étayés scientifiquement et sur les connaissances des modalités de propagations du virus, afin de fournir les informations et les recommandations les plus précises pour lutter contre le risque d’épidémie. Il s’agit notamment : Du plan national de prévention et de riposte ; Création d’un fonds spécial ; Création d’une plateforme d’échanges ; Création d’un fonds spécial de riposte ; Restriction des missions à l’étranger ; Mise en quarantaine systématique ; Report d’événements internationaux ayant lieu à Libreville ; Mise en place d’une cellule de veille.

Les Gabonais majoritairement se sentent bien informés, mais jugent négativement l’action du gouvernement. Il est difficile de savoir quel sera le niveau de propagation éventuel de la maladie au Gabon, car nous ne sommes qu’au début des mesures préventives de l’épidémie.

Pouvait-on y échapper ? Non, malheureusement. Avec cette réunion, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a fait savoir que le gouvernement a pris la situation en main. C’est une carte difficile que doit jouer le gouvernement : ne pas effrayer les Gabonais, tout en leur montrant que la crise du COVID-19 est prise au sérieux et en les préparant à de nouvelles mesures exceptionnelles.

Pour l’instant, les autorités sont à peu près parvenues à limiter la diffusion du virus pour gagner du temps. Cet effort de contingentement n’a pas été vain, car il a permis d’éviter un brusque afflux de patients dans les hôpitaux puis de s’équiper et de se préparer.

Mais la situation est instable et le virus est susceptible de s’échapper des zones où l’on tente de le confiner. Il s’agit d’un virus respiratoire, qui se transmet beaucoup plus facilement que les maladies véhiculées par un contact physique. Il prospère donc malgré les mesures barrières : éternué dans son coude, évité de se serrer la main, même si ces dernières permettent de limiter sa progression.

Paradoxalement, les contraintes vont plutôt s’amenuiser pour les Gabonais, qui vont pouvoir recommencer à circuler, alors qu’aujourd’hui l’arme numéro un de la lutte contre le coronavirus est le confinement, chez soi, dans son quartier, ou à l’hôpital. Cependant, des mesures exceptionnelles seront prises ici ou là pour éviter des contaminations de masse. Anticiper et s’adapter, cela restera le maître-mot de la gestion de crise.

Parer au danger immédiat que provoque ce COVID-19 pour les populations vulnérables est évidemment crucial, mais il est irresponsable de ne pas s’attaquer en même temps au problème de fond. Ne rien faire aujourd’hui ne fait qu’intensifier les événements climatiques extrêmes de demain. Le gouvernement doit traiter avec le même niveau d’urgence les consignes sanitaires à donner pour se protéger du coronavirus et des actes politiques forts pour atténuer cette épidémie. Il n’est plus possible de continuer à aggraver les causes dont on déplore ensuite les conséquences.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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