« Concertation politique : Quid de la violation de l’article 3 de la Constitution par le Chef de l’Etat » dixit Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA.

L’article 3 de la Constitution de notre République dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce directement, par référendum ou par l’élection (…) Aucune section du peuple, aucun groupe, aucun individu (partis politiques) ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale (…) ». L’élection n’est de ce fait pas une chose POLITIQUE (des Partis politiques), mais une chose CITOYENNE (celle du peuple dans toutes ses composantes).

L’élection fait partie entière des instruments d’expression de Souveraineté nationale, laquelle est dévolue au peuple. La Constitution du Gabon reconnaît comme moyens d’expression du peuple nos institutions mais aussi les Associations (dont celles politiques communément appelées partis politiques), syndicats, Organisations de jeunesses, etc. de même que les confessions religieuses.

Dans ce sens, en excluant les autres composantes du peuple à échanger sur un instrument (ÉLECTION) relevant de la souveraineté nationale, le Chef de l’État dénie aux associations (excepté celles politiques), syndicats, organisations de jeunesses, confessions religieuses, etc. la légitimité de participer à un débat relevant de la souveraineté nationale et consacre de ce fait en violation de la Constitution, que seules les associations politiques en ont qualité.

Entre autres, le Chef de l’État envoie un message fort aux autres composantes du peuple (associations, ONGs, syndicats, organisations de jeunesses, confessions religieuses, etc.) qu’elles n’avaient qu’à s’organiser à prendre le pouvoir car tant qu’eux, membres des associations politiques seront au contrôle de nos Institutions, les autres composantes de la société ne compteront que pour glisser un bulletin dans l’urne mais jamais pour contribuer à tout débat sur l’instrument d’expression souveraine du peuple qu’est l’élection.

Nous rappelons juste aux acteurs politiques que les derniers résultats des élections démontrent que moins de 1/3 des personnes en âges de voter n’ont pas voté en 2016 et que même dans ce 1/3, plus de 50% des votants ne sont pas forcément dans un parti politique. Ce qui est fait sans nous étant contre nous, je saisis personnellement le message, je pense que les autres associations, organisations de jeunesses, confessions religieuses, syndicats également. Par ce format de concertation autour d’une question relevant de la souveraineté de l’État, le Chef de l’Etat scinde l’électorat gabonais en deux: LES MEMBRES DES PARTIS POLITIQUES dont il accorde la légitimité de débattre sur une question relevant de la souveraineté nationale et tous CEUX N’ÉTANT PAS MEMBRE D’UN PARTI POLITIQUE dont il dénie toute qualité à participer à un débat relevant de la souveraineté nationale.

Nous avons saisi le message, les associations, syndicats, organisations de jeunesses, confessions religieuses, etc. travailleront je l’espère à rappeler au Chef de l’État que le Gabon est un et un indivisible, qu’il n’y a pas un Gabon des partis politiques et un Gabon de ceux n’appartenant pas aux partis politiques. Le Chef de l’État en tant que garant de l’unité nationale gagnerait à la renforcer et non à la fragiliser par des actions exclusives et non inclusives de toutes les forces vives de la Nation sur des questions relevant de la SOUVERAINETÉ NATIONALE.

Pensons toujours GABON D’ABORD, et non PARTIS POLITIQUES D’ABORD.

Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA MAKOSSO

Paul Essonne

Journaliste

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