Le 2 avril dernier, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a franchi une étape importante dans la modernisation de la monnaie régionale avec le lancement officiel, en République Centrafricaine, de sa nouvelle série de pièces baptisée « Type 2024 ».
Présentée par le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, cette nouvelle gamme comprend neuf valeurs faciales : 1, 2, 5, 10, 25, 50, 100, 200 et 500 francs CFA. L’introduction de la pièce de 200 francs CFA, véritable innovation, vient combler un vide entre les coupures existantes, facilitant ainsi les échanges quotidiens dans la zone CEMAC.
Ce lancement vise avant tout à résoudre un problème récurrent : la rareté de la petite monnaie dans la sous-région. Pour y remédier, la BEAC prévoit d’injecter 500 millions de pièces par an, avec un objectif de 3 milliards d’unités d’ici 2030. Cette stratégie ambitionne d’améliorer durablement la disponibilité de la monnaie divisionnaire sur l’ensemble du territoire.
Les nouvelles pièces se distinguent par un design contemporain et une fabrication soignée, reposant sur des alliages écologiques et résistants. Elles arborent des gravures inspirées de thématiques fortes telles que l’éducation, l’égalité des genres, l’agriculture moderne, ou encore la protection de l’environnement — un clin d’œil aux aspirations sociales et économiques de la région.
Pour contrer les risques de contrefaçon, la BEAC a opté pour des matériaux innovants, plus difficiles à imiter. De plus, la large diffusion de cette monnaie devrait contribuer à réduire les pratiques spéculatives observées sur les marchés parallèles.
Consciente des défis logistiques que pose un tel changement, la BEAC annonce une transition progressive. Les anciennes pièces continueront à circuler durant une période transitoire, garantissant une coexistence temporaire avant leur retrait définitif. Cette approche vise à éviter toute perturbation dans les transactions courantes.
Avec cette initiative, la BEAC entend non seulement moderniser les instruments de paiement, mais aussi renforcer la confiance des citoyens dans la monnaie régionale — un levier essentiel pour soutenir la croissance et l’intégration économique en Afrique centrale.
