Bonne gouvernance : qui doit contrôler les ministres ?

Les dernières bavures de certains membres du gouvernement,  et les déclarations du Premier Ministre, Rose Christiane Ossouka,  en ce qui concerne la lutte contre la corruption mériteraient qu’on se pose cette question. Dans la mesure où, le parlement qui est censé accomplir cette mission, demeure motus et bouche cousue sur les soupçons de corruption qui pèsent sur certains membres  du gouvernement.

Le Parlement contrôle le Gouvernement par des moyens d’information et d’investigation et par la mise en jeu de sa responsabilité (audition des membres du gouvernement). Ces missions sont –elles effectuées par le parlement ? Si pour les parlementaires les missions sont bel et bien accomplies, pour le peuple, ces missions semblent ne pas  être accomplies. En ce qui concerne les procédures d’informations, les parlementaires donnent l’impression de suivre  et de contrôler les actions du gouvernement, à travers des questions orales avec débats et des discussions sur des thématiques précis. Mais qu’en est –il des enquêtes et les résultats de ces enquêtes ? Là gît le lièvre.

En effet, les parlementaires devraient mener des investigations,   évaluer  les politiques publiques par la mission d’évaluation et de contrôle (MEC). Ensuite contrôler  sur pièces, l’utilisation de l’argent public par les rapporteurs spéciaux des commissions des Finances. Pour ce faire, ils bénéficient de  l’assistance  de la Cour des comptes et d’experts extérieurs si possible. Elle peut  de ce fait,  sanctionner le gouvernement à travers un vote, lorsqu’elle constate des irrégularités dans les finances de l’Etat.Dans un contexte de défiance entre citoyens et responsables publics, du fait de l’inefficacité des politiques publiques,  les parlementaires doivent  effectuer des investigations pour rétablir la confiance et sanctionner  les ministres soupçonnés  de corruption. Le fait de demeurer motus et bouche cousue sur certaines questions  et interrogations que le peuple se posent,  ces derniers mois, cela pourrait laisser  penser que,  les parlementaires sont complices des actes de corruptions dont sont accusés certains membres du gouvernement.

La lutte contre la corruption et la bonne gouvernance ne peut pas être efficace, tant qu’au sommet de l’Etat,  certaines personnalités soupçonnées de corruption ou de procéder à des magouilles au sein de leur administration ne seront pas sanctionnées et traduites devant la justice.

Ikoundi Nguema

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *