La consommation d’alcool ne représente pas hélas un enjeu de santé publique majeur au Gabon. Pourtant, la consommation d’alcool provoque des dommages importants sur la santé. Elle peut agir sur le capital santé des buveurs tout au long de la vie, depuis le stade embryonnaire jusqu’à l’âge adulte.
En effet, l’alcool est une substance qui n’est pas digérée : le sang le transporte directement dans toutes les parties de l’organisme en quelques minutes, et une grande partie est transformée au niveau du foie. L’alcool reste donc dans le corps tant que le foie n’a pas fini son travail, à savoir une heure pour un verre standard d’alcool (par exemple 25cl de bière ou 3cl de whisky). C’est aussi un produit psychoactif, c’est-à-dire qu’il modifie le comportement.
A court terme, et consommé à des doses excessives, il provoque un état d’ivresse. Ce qui a pour conséquences physiques des troubles digestifs, voire des vomissements. Et psychiques : une mauvaise coordination des mouvements, un ralentissement des réflexes, des difficultés de concentration et une perte de contrôle de soi. La consommation d’alcool provoque aussi de fausses sensations. On se sent en pleine forme, alors que l’activité de notre cerveau est ralentie. Ou bien on a chaud, mais cette impression, due à une dilatation des vaisseaux sanguins de la peau, s’accompagne en fait d’un refroidissement du corps.
Même à la dose relativement modérée de 13 grammes par jour, le risque global pour la santé est augmenté. Au-delà d’une certaine consommation (2 verres par jour pour les femmes et 3 verres par jour pour les hommes), l’alcool est un facteur de risque majeur pour : certains cancers : bouche, gorge, œsophage, colon-rectum, sein chez la femme ; certaines maladies chroniques : maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement), démence précoce, et les capacités à prendre des décisions sont altérées.
La consommation régulière et excessive d’alcool peut également avoir des conséquences négatives sur la vie sociale et professionnelle du buveur : absentéisme, perte d’emploi, délinquance, diminution de la qualité de vie, tensions avec l’entourage, etc. Elle est également un facteur de risque majeur de survenue d’accidents de la route mortels et de violences intra-familiales et extra-familiales.
En revanche, les jeunes sont les plus exposés aux effets nocifs de l’alcool. Ils boivent de plus en plus tôt, et on voit se développer des alcoolisations aiguës, ponctuelles, intenses chez les jeunes adultes et les adolescents. Pour eux, boire tous les jours, c’est un euphémisme. Mais, plus la consommation d’alcool s’installe précocement dans la vie, plus le risque de dépendance et de survenue de problèmes de santé à l’âge adulte est élevé. Les jeunes sont également particulièrement exposés aux effets à court terme d’une surconsommation d’alcool (accidents et actes de violence, notamment).
Il serait judicieux que la politique publique en matière de consommation d’alcool s’articule sur la prévention et la prise en charge. Le ministère de la Santé, devrait s’appuyer sur un ensemble d’outils à l’endroit des particuliers, professionnels de santé, intervenants sociaux, éducateurs et acteurs économiques.