Le tout dernier Conseil des ministres a surpris l’opinion nationale par l’adoption d’un projet de décret censé combler « un vide juridique », au point d’ériger la commune d’Akanda en chef-lieu de la province de l’Estuaire.
Cette décision interpelle d’abord sur la forme. En effet, on se demande comment la province de l’Estuaire fonctionnait-elle administrativement, depuis toutes ces décennies, sans une désignation formelle de son chef-lieu ? Pour de nombreux Gabonais, la commune de Libreville endossait cette désignation.
Comment, par ailleurs, aurait-on pu désigner les chefs-lieux des huit autres provinces sans commencer par l’Estuaire ?
Dans des pays avec des gouvernements respectueux de leurs citoyens, des débats publics sont initiés avant toute décision impliquant une réorganisation territoriale. On ne se lève pas un matin pour découvrir un nouveau chef-lieu de province. Seuls les gouvernements autistes et méprisants leurs populations se comportent ainsi. Considérant ces citoyens comme de vulgaires sujets dont les avis ne comptent jamais.
Si le gouvernement évoque un cas de « vide juridique », cela suppose l’existence d’un texte juridique. Sauf que le communiqué final du Conseil des ministres ne le mentionne nulle part. Les citoyens n’ont même pas le droit de vérifier ce vide juridique supposé. Quel mépris !
Peut-être qu’aucun chef-lieu n’a effectivement jamais été désigné pour la province de l’Estuaire. Parler de vide juridique serait alors mal choisi. Au point de se demander s’il existe encore des personnes sérieuses au sommet de l’état ?
Dans tous les cas, l’absence de communication avant cette décision donne libre cours à toutes les interprétations. Et c’est dommage dans notre pays où on a davantage l’impression que des gens veulent effacer l’histoire des peuples autochtones.
Qu’en pensent les Mpongwe, Sekiani, Akele, Benga et Nfang de l’Estuaire ? Quels sont les critères objectifs au fondement de cette décision ?
D’où l’exigence d’une nécessaire Réappropriation de notre pays que nous portons au parti Réagir GABON.
Nous y reviendrons.
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo