Tribune Libre : Ce retour annoncé des fidèles d’Ali Bongo Ondimba, un temps humiliés.

Analyse de Monsieur Hubert Oboulougou, publiée sur son compte Facebook, dimanche 4 avril 2021, concernant les va-et-vient aux alentours du Président de la République Gabonaise.

Né à Mounana et originaire de Bongoville, Hubert Oboulougou est banquier, journaliste et membre du clergé. Lisez, savourez.

Le président Ali Bongo Ondimba s’était très mal entouré au cours de son premier septennat. Dès l’entame de son second mandat, des réajustements importants ont eu lieu dans son entourage. Chose étrange, personne n’a compris l’utilité des méthodes vexatoires utilisées pour se défaire des gens qui se sont investi corps et âme pour le soutenir en 2016, certains depuis 2009.

La brutalité de ces évictions et la volonté de médiatisation intempestive a été telle, qu’on pouvait se demander quelle logique Ali Bongo Ondimba et ses nouveaux proches, des jeunes immatures sans expérience, assoiffés de pouvoir, de biens matériels et d’argent sortis soudain des bois poursuivaient.

Nombreux sont ces dizaines de cadres qui ont été ridiculisés sur la place publique. Traités de voleurs. Jetés en pâture à la vindicte populaire comme de vulgaires ripoux. Piétinés devant leurs femmes et enfants et descendus plus bas que terre.

Aujourd’hui, l’accentuation de la poussée du pays vers l’abîme est l’œuvre de la boulimie insatiable de ces nouveaux collaborateurs qui, au lieu de redresser l’ère funeste du maître chanteur popo Maixent Accrombessi Nkani, ont rendu irréversible ce qui pouvait encore l’être.

Peu importe les nouveaux chants d’oiseaux à entonner, le mal est si grandement fait. Il est donc désormais impossible de corriger tant d’erreurs, tant de promesses non tenues qui ont fini par mettre le pays en lambeaux. Ali Bongo Ondimba est bien conscient aujourd’hui du niveau de gaspillage des ressources du pays et du recul très avancé du Gabon dans tous les domaines.

Avec quel réel enthousiasme ces « AMIS » d’hier qui ont rasé les murs devant tout le monde vont-ils venir encore le défendre ? Il est normal qu’un homme soit relevé d’une fonction. Mais, les circonstances entourant son départ allant jusqu’à le blesser dans son amour propre, ne peuvent que laisser des stigmates indélébiles.

Certains reviendront, toute honte bue, juste se refaire une santé financière mais, seront d’une grande méfiance à l’égard du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba. Quel gabonais pourra donc ignorer que le retour de ces éhontés sera plus dicté pour des raisons d’intendance que de véritables convictions politiques ?

Qui sera fou parmi eux de venir défendre un bilan calamiteux avec énergie, œuvre de ceux qui ont agi pour les chasser de leur ancienne position, tout en les humiliant ? Le départ d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir ne peut constituer pour tout ce monde qu’un très grand ouf de soulagement.

Un vieillard au village AMBOMO disait: « Quand on est fâché contre sa femme, ne jamais la battre au point de la dénuder en public. Car, la colère passée, on risque de renouer avec une femme dont le secret de la nudité aura été exposé à tous.»

Et, un autre d’ajouter : « On ne défèque pas en amont d’une rivière quand on va en direction de son aval. Car, à la moindre soif, on risque de boire une eau souillée de ses propres selles ».

L’heure est grave aujourd’hui. Les vieux « AMIS » d’Ali Bongo Ondimba sont redevenus comme des fontaines. Comme quoi on ne dit pas, « Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau ». Tel est pris qui croyait prendre.

Hubert Oboulougou

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