A l’arrogant Patrick Mouguiama Daouda : Personne ne passe de concours pour entrer au gouvernement

Mon ancien enseignant de l’Université Omar Bongo a toujours été imbu de sa personne. 

Pourtant, si les institutions politiques ( Président de la République, gouvernement, parlement…) étaient à confier exclusivement à ceux qui brandissent à tout va leurs grades universitaires, le législateur aurait voté des lois visant à organiser des concours et examens en lieu et place des élections politiques et du pouvoir discrétionnaire de nomination du Président de la République.

Patrick Mouguiama Daouda est peut-être un bon enseignant. J’ai été son étudiant. Il se réclame d’une certaine expertise. Soit.

Mais cela ne suffit pas à faire de lui un homme politique. Oui, être ministre de la République interpelle d’autres considérations.

Il faut profondément aimer les rapports humains et leur impertinence face à certaines situations pour être digne du milieu politique. Accepter de prendre sur soi lorsque les populations expriment des revendications légitimes. Trouver le mot juste. Sans paraître ni pédant ni vulgaire. Trouver le juste milieu. Rassurer et susciter la confiance. Savoir ramener à l’ordre par l’adhésion.

Toutes choses qui sont, pour l’instant, étrangères à la personnalité publique de Mouguiama Daouda.

Lorsqu’aux yeux de l’opinion publique, on semble débarquer en politique par ses affinités avec la première dame Sylvia Bongo Ondimba dont on a géré la Fondation, on doit avoir l’humilité de rester à sa place.

Parce que nous ne sommes pas nombreux à vous reconnaître quelque parcours politique qui vous aurait évité de paraître au gouvernement comme un parachuté. Le dire n’est pas insulter vos grades universitaires. Certains n’en pensent pas moins au sein de votre Bongo-PDG. C’est simplement vous rappeler que vous n’avez passé aucun concours pour entrer au gouvernement. Au point de mépriser les gens et les enseignants comme vous le faites.

Ceux qui savent… Identifient clairement le réel problème : c’est la gouvernance opaque et la concentration des pouvoirs entre les mains d’Ali Bongo Ondimba.

Voyez-vous, les précédents ministres n’étaient pas nécessairement des médiocres. Vous avez quasiment méprisé le rapport sur les Etats généraux de 2010-2011. En venant nous pondre le vôtre en septembre 2018 sous la bannière de la Task-force. Comme si cela se résumait à de la simple sémantique, en bon linguiste que vous êtes.

Vous êtes alors arrivé à vos fins. Vous êtes devenu super ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Education nationale. Qu’est-ce qui bloque alors ? Pourquoi intimider les enseignants ? Pourquoi tout le monde élude le problème de fond ? La gouvernance globale sous le PDG est mauvaise et passée de mode.

Allez chercher Elon Musk, Bill Gates et Barack Obama, nommez-les sous Ali Bongo et son système de gouvernance… Vous les traiterez aussi de médiocres sous peu.

Où est la loi de programmation sur les 1250 milliards prévus par la Task-force sur l’Education ? Quel est le niveau réel d’ordonnancement ou d’exécution du budget affecté à l’Education ? L’argent, c’est le nerf de la guerre. Tout le reste n’est que verbiage et postures politiques pour polluer son monde.

Le ministère de l’Economie et l’UNICEF  publiaient dès 2012 un rapport accablant sur les dépenses et les investissements du secteur Education. 9 ans plus tard, rien n’a véritablement changé.

Mais, des illuminés pensent que blablater mieux qu’un Molière et brandir des grades universitaires hors des laboratoires et des amphithéâtres universitaires — où ils font autorité — suffisent à résoudre des problèmes.

Continuez… Un jour, ce peuple finira par répondre à votre mépris par un mépris plus grand. Comprenne qui pourra.

On se voit tous au quartier, non ?

Étienne Francky Meba Ondo

Paul Essonne

Journaliste

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