Attaqué de toutes parts, dénoncé et hué au quotidien, le centre d’examens du permis de conduire a ces derniers temps été le mouton noir du secteur des transports terrestres. Cette administration est désignée aujourd’hui comme étant l’une des principales responsables des nombreux accidents sur nos routes.
Pointé du doigt par le Premier ministre, le transport de grumes est ces derniers jours au cœur de toutes les polémiques qui mettent en cause ce mode de transport de marchandises qui provoque l’insécurité sur les routes. Le communiqué du ministre des Transports diffusé sur la chaîne nationale est venu rappeler les obligations des propriétaires de ces camions auxquelles ils sont tous soumis. Pour le ministère des Transports, la restriction des horaires de circulation des camions affectés aux transports des grumes apparaîtrait comme une solution à l’insécurité routière. Rien n’est moins sûr, car il est possible de constater le faible impact des accidents de la route impliquant ce type de transports. Tout comme, il est possible de constater que le comportement des automobilistes lié à la maîtrise des dispositions du code de la route dans la pratique quotidienne de la conduite automobile a un faible impact dans le nombre d’accidents enregistrés sur nos routes.
D’ailleurs, les statiques nous en disent suffisamment sur l’influence de ces deux facteurs sur l’insécurité routière décriée par le gouvernement Gabonais. Lesdits statistiques sont publiées par la direction générale de la sécurité et donnent une lisibilité sur les facteurs responsables des accidents de la route au Gabon.
Les chiffres indiquent que seulement 8, 77% des 1311 accidents de la route survenus en 2020, sont causés par le refus de priorité, 5 à 6 % des accidents sont quant à eux causés par l’inobservation des règles de sécurité. Autrement dit, les statiques indiquent que seul un cumul maximum de 15% des 1311 accidents est causé par l’absence de maîtrise des notions du code de la route. C’est un peu moins de 300 accidents sur plus 1000 enregistrés chaque année qui peuvent être mises sur le compte de la qualité du permis de conduire. C’est donc un faux procès ou un procès d’intention qui semble être fait au centre d’examens du permis de conduire.
Les données scientifiques que constituent les statiques donnent des indicateurs différents de ceux des politiciens et des opinions frondeuses à l’objectivité dans le secteur des transports. En revanche, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les problèmes de perte de contrôle pouvant résulter des défaillances mécaniques et de consommation d’alcool et autres substances inadaptées à la conduite automobile constituent plus de 50% des causes des accidents de la route au Gabon.
Les récriminations faites ces derniers jours aux centres de contrôles techniques par de nombreux syndicats, pourraient constituer une piste de recherche pour déterminer le niveau d’implication de la qualité des visites techniques dans les causes de nombreuses situations de pertes de contrôles enregistrés dans les accidents de la route.